La prescription d’antibiotiques chez les tout-petits n’est pas sans impact sur leur santé ultérieure. Selon une étude, parue dans le JAMA Pediatrics, l’exposition avant 2 ans à ces médicaments est associée à une hausse du risque d’obésité entre 2 et 5 ans. Il ne s’agit toutefois que d’un facteur de risque parmi tant d’autres, soulignent ses auteurs.
Un risque accru de 16 %
Ces conclusions sont le résultat d’une étude menée entre 2001 et 2013 auprès de plus de 64 500 enfants, suivis de leur naissance à leurs 5 ans. L’équipe a analysé leurs dossiers médicaux électroniques à la recherche de deux éléments : les prescriptions d’antibiotiques avant 24 mois, et l’IMC entre 24 et 59 mois. Les enfants traités souffraient de sifflements respiratoires, d’asthme, de bronchiolite, de croup (infection virale qui cause une enflure de la gorge et des cordes vocales, NDLR) ou de pharyngite.
69 % des bébés ont reçu des antibiotiques avant 2 ans. En moyenne, 2,3 épisodes survenaient pour chacun d’entre eux dans l’intervalle. Et cette exposition est associée à un risque d’obésité, concluent les chercheurs. La prescription précoce de ces médicaments est liée à un risque accru de 11 % d’obésité à 5 ans. Lorsque les antibiotiques prescrits sont de spectre large, ce danger augmente de 16 %. C’est particulièrement le cas lorsque les enfants ont reçu au moins 4 fois de tels produits. Les spécialités à spectre étroit, utilisées en première intention, ne sont en revanche pas associées à un surrisque.
Une période à haut risque ?
« Parce que les 24 premiers mois de la vie comprennent des changements majeurs dans l’alimentation, la croissance et la mise en place du microbiote intestinal, cet intervalle peut représenter une fenêtre de sensibilité particulière aux effets des antibiotiques », concluent les auteurs de l’étude. « Nous supposons qu’un recours répété aux antibiotiques peut avoir un impact sur la flore intestinale. »
Il ne faut toutefois pas oublier que l’obésité est une maladie qui dépend de plusieurs facteurs, particulièrement chez les enfants, soulignent les chercheurs. L’IMC de la mère avant la grossesse, l’apport nutritionnel de l’enfant, son activité physique et sa durée de sommeil influencent le risque. Les antibiotiques seuls ne peuvent pas être tenus pour responsables.