Tous les automobilistes connaissent le système du bonus-malus. La bonne vieille méthode du bâton et de la carotte va être mise en place à l'hôpital. D'après des révélations du Figaro, « le gouvernement projette de généraliser en 2016 un système de bonus-malus pour les hôpitaux qui rencontrent des problèmes de qualité des soins. Par exemple, des taux d'infection nosocomiale ou de réhospitalisation élevés », précise le quotidien.
En fait, des primes à la qualité existent déjà, mais elles devraient tripler, d'après la Fédération hospitalière de France. La somme resterait minime au regard du budget global d'un hôpital, mais le dispositif pourrait se révéler efficace malgré tout. Et ce, grâce au malus : « Les Agences régionales de santé, bras armés du ministère de la Santé dans les régions, pourront décider de pénalités financières à l'encontre des hôpitaux qui n'atteindront pas les seuils de qualité requis », nous apprend le Figaro. Reste maintenant à savoir comment seront choisis les critères de qualité. Car tous les hôpitaux n'ont pas le même profil de malades et donc pas le même profil de risques...
Si on ne peut donc pas parler d'un système révolutionnaire, ce bonus-malus a tout de même le mérite d'assouplir, à la marge, le mode de financement des hôpitaux qui repose aujourd'hui essentiellement sur la tarification à l'activité. La T2A, qui consiste à rémunérer les établissements en fonction de la quantité des actes, a en effet des effets pervers, et notamment la course à certains actes plus rémunérateurs que d'autres. Cette course à la rentabilité peut évidemment nuire à la qualité des soins.