Le dépistage organisé fête ses dix ans, mais reste assez impopulaire. A l’occasion d’Octobre Rose, associations, agences sanitaires et gouvernement s’associent pour transmettre un même message : le dépistage du cancer du sein est nécessaire. La campagne mise en place par l’Etat en 2004 a fait ses preuves.
150 à 300 décès évités chaque année
9 femmes sur 10 ont déjà réalisé une mammographie pour repérer une éventuelle tumeur au sein. Mais plus d’un tiers d’entre elles ne prennent pas part à la campagne de dépistage organisée par l’Etat, qui s’adresse aux Françaises de 50 à 74 ans, dont les bienfaits sont pourtant reconnus.
Chaque année, 50 000 nouveaux cancers du sein sont détectés, dont un tiers grâce au dépistage organisé. Et dans l’immense majorité des cas, il permet de repérer les tumeurs alors même qu’aucun symptôme n’est apparu.
C’est la régularité du programme de dépistage organisé qui permet ces bons résultats. En effet, il propose une mammographie tous les deux ans à la population concernée. Dans 17 % des cas détecétés chez les participantes, la tumeur s'est développée entre deux dépistages. Cela permet de les traiter tôt, et donc de mieux les guérir. Ainsi, en 2012, 150 à 300 décès par cancer du sein ont été évités.
Peu de surdiagnostics
Le dépistage organisé offre aussi un examen de qualité. Réalisée par un radiologue, la mammographie est interprétée par deux professionnels différents. Cette double lecture réduit de 20 % le risque de surdiagnostic, et donc de traitement inutile. La méthode augmente aussi le nombre de cancers détectés.
Autre intérêt non négligeable, la campagne favorise un accès égalitaire aux soins. La mammographie est prise en charge intégralement par l’Assurance Maladie, ne demande aucune avance de frais.
Quand aux arguments « contre », qui prétendent que le dépistage organisé accroît le risque de cancer radio-induit (provoqué par les radiations), les chiffres montrent qu’ils sont relativement rares : ils concernent 1 à 20 femmes sur 100 000.
Les résultats de la campagne sont si encourageants que les autorités sanitaires envisagent même d’étendre le dépistage organisé aux moins de 50 ans.