Une bombe humaine
L’avocate générale a mis en lumière la « carence totale médicamenteuse » de l’accusé durant la période des faits, qui l’a « transformé en bombe humaine. »
« Il s’est volontairement mis en marge. Il a été dans le mensonge et la manipulation tout le temps. Ce qui compte, c’est son intérêt personnel, c’est d’avoir une certaine jouissance dans la vie de tous les jours », a souligné Martine Assonion qui a évoqué une « utilisation utilitaire des femmes » de la part de l’accusé. Le verdict est attendu ce jeudi en fin d'après-midi.
Double responsabilité
Dans l'attente, les associations de lutte et de prévention contre le Sida ont toujours prévenu qu'une gestion répressive de la transmission de l'épidémie pourrait avoir de lourdes conséquences. Le Conseil National du Sida insiste en effet sur l'idée d'une double responsabilité. Ainsi, il rappelle que « si une personne vivant avec le VIH a la responsabilité de ne pas transmettre le virus, la personne non contaminée a la responsabilité, à l’occasion d’une nouvelle relation, de se protéger du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles. Par conséquent, cette responsabilité ne saurait être unilatérale ».
Les associations avancent aussi que pénaliser la transmission du VIH peut aggraver la marginalisation des personnes séropositives, et créer un climat de suspicion généralisé qui inciterait les personnes à ne pas se faire dépister, car l’ignorance de la séropositivité permettrait d’échapper aux poursuites pénales. Elles cherchent aussi à combattre la stigmatisation, qui fait que certains malades préfèrent cacher leur condition à leurs partenaires, par crainte de leur réaction.