L’apathie, un syndrome souvent confondu avec la dépression. Présent chez 6 malades d’Alzheimer sur 10, il est pourtant mal pris en charge et traité par antidépresseurs. La Haute Autorité de Santé publie de nouvelles recommandations sur ce trouble avec un double objectif : « définir précisément le diagnostic » et « recommander une prise en charge privilégiant des moyens thérapeutiques non médicamenteux. »
Des signes proches de la dépression
L’apathie se manifeste par plusieurs signes : perte de motivation, d’initiatives, activités sociales en chute, désintérêt, émoussement affectif, manque d’énergie… Des signes somme toute classiques, mais très proches de la dépression.
C’est pour cela qu’ils doivent être systématiquement repérés, selon la HAS, à l’aide d’un inventaire neuropsychiatrie s’ils durent plus de 2 semaines. Celui-ci distingue en effet les troubles communs et ceux spécifiques à un épisode dépressif majeur (humeur triste pathologie, ruminations dépressives, sentiment de désespoir, idées suicidaires, insomnies matinales…). Et une prise en charge adaptée est cruciale dans la maladie d'Alzheimer et les pathologies apparentées.
Dans les situations complexes, recommande la HAS, les médecins ne doivent pas hésiter à consulter un psychiatre. L’entourage doit également rester attentif, car il arrive que l’apathie soit repérée grâce à leurs observations, lorsque le patient ne se plaint pas.
Des interventions concrètes
S’il est important de bien diagnostiquer l’apathie, c’est parce qu’à l’inverse de la dépression, il vaut mieux ne pas le traiter avec des médicaments. « Un diagnostic de dépression inadapté avec une prescription d’antidépresseurs provoque un mésusage grave de ces médicaments », souligne la HAS.
Dans l’apathie, les interventions non médicamenteuses doivent être privilégiées, car elles s’attaquent aux symptômes. Il peut s’agir de thérapies de stimulation cognitive, de réhabilitation psycho-socio-cognitive ou encore d’activités de groupe liées à la vie quotidienne… et ce dans un contexte ambulatoire autant qu’en institution. La HAS recommande aussi d’agir sur le plan pharmacologique, en réduisant les médicaments à risque d’effets secondaires favorisant l’apathie.