Compléments alimentaires, boissons énergisantes, aliments enrichis. La consommation occasionnelle ou régulière de ces produits est entrée dans le quotidien d’un Français sur cinq. Garder la ligne, combattre la fatigue, maintenir son taux de choléstrol, les arguments sont vendeurs pour les adultes mais possèdent des effets indésirables. Quels sont les risques pour la santé ? Pour répondre à cette question, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) a présenté ce mercredi le premier bilan de son dispositif de Nutrivigilance lancé en 2009 (1).
Une dizaine d’évaluations suite à des signalements
Depuis la mise en place de son dispositif, l’ANSES a reçu 1562 signalements d’effets indésirables liés à ces produits. Un chiffre qui concerne majoritairement les compléments alimentaires (76 %) Les aliments enrichis arrivent en seconde position avec 16 % pour les boissons énergisantes. « Suite à ces déclarations d’effets indésirables, nous avons procédé à une dizaine d’évaluations des risques sanitaires, notamment en ce qui concerne la levure de riz rouge et la p-synéphrine », a expliqué Marc Mortureux, directeur de l’ANSES. Respectivement utilisés pour contrôler son taux de choléstrol et perdre du poids, la levure rouge et la p-synéphrine ont déjà fait l'objet de mises en garde par l'Anses en 2013, à l'instar des boissons énergisantes.
Allergies et troubles cardiaques
Parmi les effets indésirables recensés, les experts médecins chargés de l’évaluation des produits ont noté notamment des troubles hépatiques (19 %),
gastro-entérologiques (18,4 %), cardiovasculaires (9,9%) et neurologiques (12 %) Les experts insistent tout particulièrement sur les risques présentés pour les femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que les enfants et les personnes sous traitement médicamenteux, à qui ils recommandent de prendre conseil auprès des professionnels de santé.
L’Anses recommande également de respecter les conditions d’emploi fixées par le fabricant et d’éviter les prises prolongées. Par ailleurs, l’ANSES mène actuellement une évaluation des risques relatifs à la consommation de compléments alimentaires dédiée aux femmes et aux sportifs. Les résultats sont attendus au cours du premier semestre 2015.
(1) Le dispositif de nutrivigilance est un système de veille sanitaire dont l'objectif est d'améliorer la sécurité du consommateur en identifiant rapidement d'éventuels effets indésirables liés, notamment, à la consommation de compléments alimentaires ou de nouveaux aliments. Ce dispositif unique en Europe a été mis en place en 2009.
Il concerne les compléments alimentaires, les aliments ou les boissons enrichies en substances à but nutritionnel ou physiologique (vitamines, minéraux, acides aminés, extraits de plantes,…) comme les boissons énergisantes. L'évaluation des nouveaux aliments et de nouveaux ingrédients comme les phytostérols, la gomme de guar, le jus de noni, de produits destinés à l'alimentation de populations particulières (nourrissons, sportifs, patients souffrant d'intolérance alimentaire, …) entrent aussi en compte.