Y aurait-il une omerta des pouvoirs publics français sur le virus Ebola ? C'est en tout cas ce que pense le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). Dans un communiqué de presse publié ce lundi, ce syndicat pense qu'en France les professionnels infirmiers manquent cruellement d’information de la part du ministère, des Agences Régionales de Santé (ARS) ou des hôpitaux sur l'attitude à adopter par les professionnels de santé face à ce virus.
Du matériel pas adapté à un cas avéré
En effet, le SNPI écrit par exemple : « Alors qu’elles sont en première ligne, en France les 500 000 infirmières n’ont aucune information des autorités ! » Ces professionnelles ont pourtant des tas de questions relatives à l'épidémie de fièvre hémorragique liée au virus Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l'Ouest.
« Que faire quand un cas suspect se présente ? » ou encore « Où trouver le matériel, à qui s’adresser ? » Plus inquiétant encore, ces infirmières écrivent que dans les hôpitaux français elles ont du matériel d’isolement simple, « mais pas adapté à un cas avéré d’Ebola. » Les derniers cas de contamination de soignants, en Espagne et aux Etats-Unis, alimentent bien évidemment un climat de suspicion. Un urgentiste espagnol a notamment publié un rapport dans la presse faisant état de "protection de base" et de "combinaisons dont les manches étaient trop courtes" !
Les établissements de référence pas connus des infirmières
« Déjà lors de la fameuse campagne de vaccination H1N1, seuls les médecins avaient droit à une information spécifique, les infirmières hospitalières n’avaient pas plus d’informations que le grand public, nous devions nous débrouiller par nous mêmes », déclare dans ce communiqué de presse Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC.
Il indique n’avoir pu obtenir aucune information lors du dernier Haut Conseil des Professions Paramédicales du 7 octobre lorsqu’il a posé le problème. « Pire, les infirmières ne sont même pas informées quand leur hôpital est un établissement de référence ! », rajoute-t-il. Ce statut concerne pourtant douze établissements en France.
Les alertes « Ebola » se multiplient en France
Pour rappel, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a indiqué le 30 septembre lors d’une audition à l’Assemblée qu’à « ce jour, 350 signalements ont été effectués auprès de l’InVS (Institut de veille sanitaire) et 10 cas ont été considérés comme possibles, ont donc été testés et se sont tous révélés négatifs ». Mais les alertes se multiplient encore ces derniers jours.
Pour exemple, un bus en provenance d’Italie et à destination de Paris a été intercepté dans la nuit de samedi à dimanche en Bourgogne en raison d’une suspicion de cas d’Ebola, et les passagers ont été amenés au CHU de Dijon pour un dépistage, qui s’est révélé négatif.
Autre inquiétude récente dans une école primaire de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), accueillant un enfantss arrivé de Guinée,
Enfin, il y a quelques jours (jeudi dernier), une soixantaine de personnes avaient été mises à l’isolement à Cergy-Pontoise. Quatre mineurs suspectés, originaires de Guinée, avaient été pris en charge dès les premiers symptômes jusqu’à ce que la préfecture lève l’alerte.