Le cow-boy Marlboro a déserté les affiches depuis longtemps mais le héros fumeur, lui, a envahi la Toile, la grande. Le cigarette au cinéma, c’est ce que dénonce la Ligue contre le cancer à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac (voir également « Une journée mondiale qui motive les fumeurs).
Pour le prouver, l’association a visionné les 180 films qui ont réalisé le plus grand nombre d’entrées entre 2005 et 2010. Huit sur dix comportent au moins une scène de tabagisme et 30% plus de dix. En moyenne, précise le Figaro, le tabac s’impose pendant 2,4 minutes par long métrage, soit l’équivalent en durée de cinq publicités. Au classement des mauvais élèves, figurent Un prophète, Coco avant Chanel et Les petits mouchoirs. Avec 43 minutes au compteur, Gainsbourg a été exclu du palmarès.
Dans la moitié des scènes, ce sont les héros qui en grillent une. Pour la Ligue, ils tendent « à banaliser l’acte de fumer ». Cette normalisation touche un jeune public particulièrement influençable. Une étude européenne, rappelle le quotidien, avait montré en 2011 que les ados cinéphiles étaient deux fois plus fumeurs que les autres.
Alors le cinéma serait-il devenu l’otage de l’industrie du tabac ? Aux Etats-Unis, cette alliance ne date pas d’aujourd’hui. En France, la loi Evin interdit le placement du tabac. D’ailleurs, les producteurs nient toute relation financière avec les fabricants mais invoquent la liberté artistique. Le Pr Albert Hirsch, tabacologue, suggère de diffuser des messages d’avertissement au cinéma, voire même d’interdire aux moins de 18 ans les films dans lesquels le tabac est omniprésent.
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