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+ 6 % en cinq ans

Imagerie médicale : l'irradiation des Français a augmenté

Par la rédaction

A cause de la hausse des examens médicaux, l'exposition de la population française aux radiations de l'imagerie a augmenté de 6 % en cinq ans. Les scanners sont les plus ionisants.

WEST JIM/SIPA
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« Une augmentation modérée », c'est ce qui ressort du dernier rapport « ExPRI » de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) relatif à l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants liée aux actes de diagnostic médical réalisés en 2012. Publié ce lundi (et tous les cinq ans), il analyse cette exposition par modalité d’imagerie (radiologie conventionnelle, dentaire, scanner et médecine nucléaire), par région anatomique explorée, par âge et selon le sexe du patient.


D'après ces chiffres, 81,8 millions d’actes de diagnostic utilisant les rayonnements ionisants ont été réalisés en France en 2012. C'est 6 % de plus qu’en 2007, en tenant compte de l’augmentation de la population observée dans le même temps. « Si le nombre d’examens d’imagerie progresse, il faut rappeler que l’imagerie a un impact positif très fort sur la qualité de prise en charge des patients », soulignent ces auteurs. Des études ont pourtant démontré récemment le petit risque de cancer associé aux scanners passés pendant l'enfance et l'adolescence.

Scanner : 71% de la dose ionisante pour 10% des actes
Environ 44 % de la population a bénéficié d’au moins un acte en 2012. Le pourcentage d’individus concernés augmente avec l’âge. Bien que ne représentant que 10,4 % du nombre d’actes, les examens scanner représentent 71,3 % de la dose totale délivrée (à comparer à 58% de la dose totale en 2007).
Et en moyenne, les actes de diagnostic médical conduisent en France à une dose efficace égale à environ 1,6 millisievert (mSv) en moyenne par an et par individu. Cette valeur se situe dans le  tiers supérieur des valeurs moyennes des pays de l’Union Européenne et est très inférieure à celle du pays européen dont la population est la plus exposée, la Belgique (2,7 mSv par an et par habitant). 


Augmentation du nombre d'examens scanner

En outre, la dose efficace individuelle moyenne a augmenté d’environ 20 % entre 2007 et 2012. Cette augmentation est nettement moins importante que celle de la période précédente (+57 % entre 2002 et 2007). Elle s’explique principalement par une augmentation d’environ 12 % du nombre d’examens par scanner (une large part exposant le thorax, l’abdomen et le pelvis, c’est-à-dire des organes radiosensibles qui contribuent fortement à la dose efficace). Mais aussi par une meilleure connaissance des pratiques et des doses délivrées en scanographie.

Forte progression de la radiologie dentaire
Par ailleurs, les données de 2012 ont mis en évidence, sur la période 2007-2012 : un doublement du nombre d’examens associant la tomographie par émission de positons à un examen scanner (TEP scanner), et un recul de 6% du nombre d’actes de radiologie conventionnelle. Enfin les auteurs du rapport notent une forte progression des actes de radiologie dentaire (+ 50% entre 2002  et 2012).
Enfin, dans un communiqué de presse, l'IRSN rappelle qu'elle a récemment constitué un comité d’experts dans lequel des sociétés savantes, des agences sanitaires et les autorités concernées sont représentées. 

« Ce comité proposera des recommandations concernant les pratiques médicales utilisant des rayonnements ionisants à des fins diagnostiques, notamment l’utilisation des scanners, parfois à répétition, chez des jeunes enfants. L'objectif de ces recommandations est de réduire l'exposition des patients sans altérer la performance de diagnostic », concluent les auteurs du rapport « ExPRI ». La première réunion est prévue d’ici la fin de l’année.