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Ramsès II, Amenhotep III, Merenptah…

Spondylarthrite ankylosante : les momies d'Egypte livrent leurs secrets

Par Audrey Vaugrente

L'histoire rejoint la science. Les momies de Ramsès II, Amenhotep III ou encore Ramsès III confirment que la spondylarthrite ankylosante ne remonte pas à l’Antiquité.

La momie de Ramsès II, qui a régné 66 ans sur l'Egypte ancienne (AMR NABIL/AP/SIPA)
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Nos ancêtres ont décidément bien des choses à nous apprendre… Après avoir établi la vérité sur Richard III, la science permet de mieux comprendre des personnages aussi célèbres : les Pharaons égyptiens. Elle démontre même que la spondylarthrite ankylosante n’est pas aussi antique qu’on le pensait jusqu’ici. En réalité, souligne une étude parue dans Arthritis & Rheumatology, les momies royales présentent plutôt les signes d’une maladie de la même famille, mais qui touche les personnes âgées, l’hyperostose vertébrale ankylosante.

 

Une maladie pas si antique

Jusqu’ici, les rayons X laissaient penser que la spondylarthrite ankylosante, une inflammation chronique des articulations de la colonne, du bassin ou des hanches, remontait à 1492 avant Jésus-Christ. « Cette étude remet en question l’antiquité présumée de la spondylarthrite ankylosante, qui dépendait en partie de la description de la maladie sur les restes des pharaons des 18e et 19e Dynasties », signalent les auteurs de l’étude. Elle pourrait en fait être d’origine récente.

 

Quatre momies royales ont été analysées au CT scan : Amenhotep III, mort à 50 ans, Ramsès II, mort à l’âge avancé de 87 ans, son fils Merenptah, mort à 55 ans, et Ramsès III, mort à 60 ans. Toutes présentaient les signes d’une hyperostose vertébrale ankylosante et non d’une spondylarthrite. La preuve la plus flagrante concernait le plus âgé des corps, Ramsès II. Et si les chercheurs s’étaient trompés jusqu’ici sur le diagnostic, c’est à cause des moyens techniques peu avancés qu’ils utilisaient, à savoir les rayons X.

 

Quand la science rencontre l’histoire

« Les momies de l’Egypte ancienne offrent une mine d’informations concernant l’histoire des maladies », souligne le Dr Sahar Saleem, co-auteur de l’étude. Cette affirmation vaut aussi pour l’étude de nos ancêtres de manière plus large. La plus récente étude en date a permis de détailler très précisément la façon dont le roi Britannique Richard III est mort.

 

Des restes encore plus anciens que ces célèbres momies recèlent des données encore plus précieuses sur l’histoire de notre espèce. Ainsi, de l’ADN vieux de 400 000 ans a révélé notre proximité génétique avec Néandertal. Ces découvertes ont permis d’expliquer  que cette ascendance pourrait être à l’origine de maladies auto-immunes (maladie de Crohn, lupus, maladies hépatiques), du diabète de type 1, et peut-être même du tabagisme.

 

L’archéologie a aussi révélé que nos ancêtres n’étaient pas épargnés par diverses maladies qu’on considère comme « modernes » : l’athérosclérose existait déjà il y a 4 000 ans, l’intolérance à l’amidon et au lactose il y a 7 000 ans… Les caries et autres abcès dentaires, quant à eux, étaient monnaie courante il y a 15 000 ans, car les fruits sauvages étaient aussi mauvais pour la dentition que nos bonbons actuels.