La saison de naissance permet-elle de prédire le tempérament de la personne? Sans être aussi catégoriques, des chercheurs hongrois pensent néanmoins que le fait d'être né en été ou en hiver affecte l'humeur des gens plus tard dans leur vie. Des travaux inédits ont été présentés ce dimanche au 27ème Congrès annuel de l’European College of Neuropsychopharmacology (ECNP) de Berlin.
Plus de sautes d'humeur chez ceux nés en été
Menée à l'Université de médecine Semmelweis de Budapest, cette étude montre que les personnes nées en été sont beaucoup plus susceptibles de souffrir de sautes d'humeur, d'énergie (tempérament « cyclothymique » instable) quand ils grandissent. Tandis que ceux qui sont nés en hiver sont moins susceptibles de devenir des adultes irritables. En ayant suivi 400 personnes pendant plusieurs années, ces chercheurs affirment donc que les personnes nées à certaines périodes de l'année ont beaucoup plus de chances de développer certains types de tempéraments, qui, dans certains cas, pourront conduire à des troubles de l'humeur.
Des causes biochimiques
Côté explications, il s’agit de causes biochimiques, selon l'auteur principale de l'étude, le Pr Xenia Gonda. Interrogée dans les médias britanniques, elle confie : « Des études biochimiques que nous avons analysées ont montré que la saison à laquelle une personne naît à une influence sur certains neurotransmetteurs dits « monoamines », comme la dopamine et la sérotonine, qui sont particulièrement impliqués dans la régulation des états de vigilance et de l'humeur. Cela nous a amenés à croire que la saison de naissance peut avoir un effet durable sur le tempérament. Fondamentalement, il semble que la saison de naissance peut augmenter ou diminuer vos chances de développer certains troubles de l'humeur », a-t-elle rajouté.
Les autres associations statistiquement significatives constatées par ces scientifiques sont les suivantes. Le tempérament hyperthymique (ou tendance à être trop positif) est significativement plus élevé chez les sujets nés au printemps et en été. Enfin, les sujets nés à l'automne montrent un risque significativement plus faible de tempérament dépressif que ceux qui sont nés en hiver.
Le rôle des marqueurs génétiques reste à déterminer
Toutefois, le Pr Gonda reste prudente quant aux conclusions à tirer en fonction de ces résultats : « Nous ne pouvons pas encore dire quelque chose sur les mécanismes impliqués. Ce que nous cherchons maintenant à savoir est s'il y a des marqueurs génétiques qui sont liés à la saison de naissance, et donc aux troubles de l'humeur. En plus de l'importance majeure des facteurs environnementaux sur le comportement, notre étude peut aussi fournir un indice quant à la raison pour laquelle certains ont des personnalités plus faciles à vivre que d'autres », a-t-elle conclu.