Après un infarctus, la dépression et l’anxiété menacent. Mais les femmes sont particulièrement exposées à ces troubles de santé mentale. C’est ce que conclut une étude présentée au congrès « Acute Cardiovascular Care » de la Société européenne de cardiologie (ESC), qui se tient du 18 au 20 octobre à Genève (Suisse). Ces résultats plaident en faveur d’une meilleure surveillance des symptômes dépressifs ou anxieux.
Après un infarctus du myocarde, une dépression survient dans 18 % des cas. C’est une maladie à prévenir car elle multiplie par 6 le risque de décès dans les 6 mois suivant l’hospitalisation. Et ce risque persiste 18 mois après celle-ci. Pourtant, dépression et anxiété sont relativement peu surveillées chez les patients concernés.
Une équipe lituanienne, menée par le Pr Pranas Serpytis, a suivi 160 patients hospitalisés pour infarctus du myocarde. Ils ont relevé les caractéristiques de chacun, mais aussi évalué leurs symptômes dépressifs ou anxieux. Un quart des malades présentaient une dépression. Globalement, les signes étaient plus marqués chez les femmes que les hommes, pour la dépression comme l’anxiété.
« Les femmes sont mal représentées dans les études cliniques sur l’infarctus du myocarde, alors qu’elles sont souvent en moins bonne santé. Notre étude montre que les femmes sont plus à risque que les hommes d’anxiété ou de dépression après un infarctus du myocarde, mais jusqu’ici, ç’avait été largement ignoré », estime le Pr Serpytis. « Les médecins devraient évaluer la dépression ou l’anxiété chez les patients après un infarctus, particulièrement les femmes, afin qu’un traitement soit mis en place dans les temps. »