Les liens entre vaccination et sclérose en plaques sont sujets à controverses. S’il n’existe pas de véritables preuves scientifiques d’une relation de cause à effets entre le vaccin et le développement de la maladie, un doute certain persiste. En France, une infirmière, qui avait développé une sclérose en plaques après une vaccination contre l’hépatite B, a ainsi réussi à faire condamner l’Etat à lui verser 2,4 millions d’euros d’indemnisation l’été dernier.
Une nouvelle étude pourrait mettre un terme aux débats. Menée par le Dr Annette Langer-Gould, du consortium Kaiser Permanente basé à Pasadena dans la banlieue de Los Angeles, l'étude montre qu’il n’existe aucune relation à long terme entre le vaccin de l’hépatite B, du papillomavirus humain ou aucun autre vaccin et le risque de développer une sclérose en plaques, et ce jusqu’à trois ans après la vaccination.
En revanche, l'étude a permis d'observer une augmentation des risques de contracter une maladie de démyélinisation - dont les scléroses en plaques - moins de 30 jours après la vaccination. Ce risque ne serait présent que chez des patients de moins de 50 ans, et cette association disparaissait 30 jours plus tard, explique l’étude publiée dans le Journal of the American Medical Association.
Comment expliquer cette augmentation ? Selon les auteurs, ces résultats suggèrent que les vaccins – tout comme les infections – pourraient accélérer l’apparition des symptômes d’une maladie préexistante.
Des études ont commencé à être menées sur ce sujet dès les années 90, suite à l’apparition de cas de scléroses en plaques quelques semaines après la vaccination contre l’hépatite B. Celles menées notammenten France n’avaient pas mis en évidence de liens entre vaccination et le développement de la maladie.
En 2004, une étude américaine avait relancé le débat, mettant en évidence « une association entre la vaccination contre le hépatite B et la survenue d'une sclérose en plaques chez des adultes de 18 ans et plus ». Mais un comité d’experts français, après analyse de l’ensemble de la littérature scientifique, avait déjà estimé qu’il n’était pas possible de conclure à l’existence d’un lien de causalité entre l’administration du vaccin contre l’hépatite B à des adultes et une augmentation du risque de sclérose en plaques.
Le bénéfice de la vaccination contre l'hépatite B reste donc largement supérieur au risque.