Après l’alcool, la consommation de stupéfiants par les conducteurs est la nouvelle cible des autorités. Dans sa course pour améliorer et faciliter le dépistage de stupéfiants, la Sécurité routière a décidé de mettre en place dès le 1er décembre une nouvelle technique de prélèvement salivaire, en plus de l’actuel prélèvement salivaire destiné à déterminer si le conducteur est sous l’emprise de stupéfiants.
Cette expérimentation, qui devrait durer 6 mois, sera mise en œuvre dans 10 départements : les Alpes Maritimes (06), la Dordogne (24), la Gironde (33), l’Ille-et-Vilaine (35), la Loire-Atlantique (44), la Moselle (57), le Nord (59), la Haute-Savoie (74), les Yvelines (78) et Paris (75). « Si les résultats sont concluants, ces nouveaux tests seront généralisés à partir du 1er juin dans toute la France », indique à 20 Minutes, Danièle Jourdain Menninger, la présidente de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) qui pilote le projet.
Un simple coton-tige
De quelle manière fonctionneront ces nouveaux protocoles ? Il s’agira en fait d’un double test. Un coton-tige sera d’abord passé dans la bouche du conducteur. Si ce premier test salivaire s’avère positif, un second coton-tige sera appliqué dans la bouche afin de valider le premier résultat et déterminer quelle substance a été prise.
L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et l'Institut national de police scientifique (INPS) seront chargés d’analyser les prélèvements qui seront fournis par les forces de l'ordre, comme l’explique la Mildeca.
Afin de déterminer la fiabilité du nouveau protocole, l’expérimentation comparera les résultats de la nouvelle méthode avec ceux de la méthode actuellement en vigueur.
Le protocole actuel : coûteux et chronophage
Dans le protocole actuel, pour rechercher des stupéfiants chez les conducteurs, il faut d’abord effectuer un dépistage salivaire réalisé par les forces de l’ordre. En cas de dépistage positif, le conducteur est alors présenté devant un médecin qui effectue un prélèvement sanguin destiné à confirmer le résultat du test. Ce prélèvement sanguin est envoyé à un laboratoire pour obtenir les résultats définitifs.
L’an dernier, pas moins de 114 000 contrôles par prélèvement salivaire ont été réalisés sur les routes françaises. Un sur trois était positif. « Mais on ne les fait pas d’une façon aléatoire comme pour l’alcool », déplorait Jean-Robert Lopez - délégué interministériel à la Sécurité routière - dans les colonnes du Républicain lorrain en août dernier, car ils sont « coûteux et chronophages ».
4 % des accidents de la route sont principalement liés à la prise de stupéfiants. Et dans un accident mortel sur cinq, le conducteur était sous l’emprise de substances psychoactives illicites.