Les vaccins expérimentaux pour lutter contre le virus Ebola se multiplient : le Canada vient d’envoyer des doses d’un vaccin expérimental à l’OMS dont les résultats d’un test seront dévoilés en décembre. La Russie pourrait, elle, en adresser dans les trois à six mois. La France, quant à elle, envisage de tester une molécule antivirale et de lancer un essai clinique en Guinée qui démarrera à la fin de l’année. Une stratégie de recherche présentée ce mardi par l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan).
Molécule antivirale
« La première phase de notre plan est une phase opérationnelle durant laquelle nous aller tester une molécule nommée favipiravir », a expliqué Jean-François Delfraissy, directeur de l'Institut Microbiologie et maladies infectieuses. Cette molécule antivirale a déjà fait ses preuves au Japon sur des souris atteintes de la grippe. « C’est une molécule disponible, facile à se procurer qui a un effet antiviral potentiel, c’est pourquoi nous avons choisi de tester cette molécule.» précise le Pr Delfraissy.
Administration par voie orale
Un essai clinique en Guinée démarrera le 15 novembre. Le favipiravir sera administré à 60 patients atteints du virus Ebola par voie orale dès les premiers jours de l’infection. « Ebola a deux visages : dans un premier temps l’apparition des symptômes, puis la défaillance des organes dans un deuxième temps. L’objectif ici est donc d’administrer ce traitement le plus tôt possible, pendant que les organes sont encore conservés », précise Denis Malvy, médecin au service des maladies tropicales et infectieuses du CHU de Bordeaux. Les essais cliniques dureront 9 mois mais des résultats préliminaires sont attendus dès la fin de l’année.
Assurer un suivi des survivants
Seconde phase du plan de recherche de l’Aviesan : la sérothérapie. Cette étape consiste à suivre les convalescents, afin d’étudier les facteurs génétiques et immunologiques de la survie. Plus précisément, les chercheurs de l’Aviesan envisagent d’ évaluer « l ’évolution clinique, virologique, immunologique et psychosociale de chacun des patients, en vue d’une mobilisation thérapeutique ». L’étude sera lancée en décembre. Les patients seront recrutés en zone rurale et urbaine à la sortie des centres de traitement guinéens. Les résultats de l’étude seront dévoilés dans un an. « Au terme de ces deux expériences, nous envisagerons la fabrication éventuelle de médicaments anti-inflammation. Il s’agit de la troisième étape de notre plan médical de recherche. » résume Jean-François Delfraissy.