« Le diesel risque de provoquer un scandale sanitaire comparable à celui de l'amiante ». L’avertissement s’étale à la Une du Parisien qui consacre aujourd’hui une enquête à ce « poison invisible ». Les moteurs diesels, expliquent les journalistes, « produisent des particules fines très nocives ainsi que de l’oxyde d’azote, un gaz empoisonné ». Pour Bruno Guibeaud, responsable d’un grand réseau d’experts automobiles français (1), « ces particules seraient responsables de 42 000 morts par an ».
Les filtres et les pots catalytiques ne constitueraient pas une protection crédible contre les risques d’asthme, voire le cancer du poumon, affirme le quotidien. Les premiers, précise l’expert, « laisseraient passer des oxydes d’azote très dangereux pour le bronches » ; les seconds ne fonctionneraient « qu’à partir d’une certaine température que les véhicules n’atteignent presque jamais en ville ».
En trente ans, le nombre de véhicules diesel est passé en France de 1,7 million à plus de 24 millions, soit deux tiers des véhicules en circulation. Alors comment expliquer que les pouvoirs publics laissent se multiplier ces bombes à retardement ? Selon Bruno Guibeaud, les dangers du diesel sont connus depuis les années 60. « A l’époque, rappelle-t-il, les intérêts de l’Etat étaient plus importants que la santé publique et l’écologie n’existait pas ».
Ce « lobby du diesel » continuerait à entretenir l’omerta en faisant valoir l’intérêt économique de ce secteur. Interrogés par le quotidien, les constructeurs ne contestent pas les études sur la pollution et le rôle du diesel mais limitent le problème aux anciens véhicules. Aujourd’hui, affirme l’un d’entre eux, « le filtre à particules arrête tout ». Magique , non ?
(1) Président d'Europe Qualité Expertise (EQE)