37 millions : c’est le nombre de vies sauvées entre 2000 et 2013 grâce à la lutte contre la tuberculose. Il y a une vingtaine d’années, l’OMS qualifiait cette maladie d’« urgence de santé publique mondiale ». Aujourd’hui, elle salue dans son rapport annuel les « progrès majeurs » effectués à travers le monde.
Ainsi, à la fin de l’année 2013, le taux de mortalité a baissé d'environ 45 % depuis 1990. Le taux de prévalence a, lui, diminué de 41 %.
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Des efforts à « accélérer »
Point de triomphalisme pour autant. Car malgré ces données encourageantes, la tuberculose reste la deuxième maladie infectieuse la plus meurtrière dans le monde après le sida. En 2013, 9 millions de nouveaux cas et 1,5 million de décès ont été enregistrés - contre 1,6 million de décès liés au sida en 2012. Et grâce à l'amélioration de la collecte des données, l'OMS a constaté qu'il y avait aujourd'hui près d'un demi-million de cas de plus que précédemment estimé.
« Dans la mesure où la plupart des décès dus à la tuberculose sont évitables, le nombre des victimes est encore inacceptablement élevé », relève l’agence, qui souligne la nécessité d'« accélérer » les efforts pour parvenir aux objectifs de son plan « Halte à la tuberculose » 2006-2015.
Parmi les objectifs de ce plan, l’OMS s’est engagée à réduire de moitié le taux de mortalité de la tuberculose et le taux de prévalence de la maladie avant 2015.
De fortes disparités régionales
Autre point noir de cette lutte anti-tuberculose : d'importantes disparités persistent selon les régions. Dans certaines zones, comme le continent américain ou le Pacifique occidental, les objectifs ont déjà atteints. Mais dans d’autres (Afrique, région méditerranéenne et une partie de l'Europe), les effets de cette lutte ne se sont pas encore fait suffisamment sentir.
56% des nouveaux cas de tuberculose ont été enregistrés l'an dernier en Asie du sud-est et dans la région Pacifique - les deux régions les plus peuplées du monde - mais c'est en Afrique que les cas de tuberculose et de mortalité sont les plus nombreux par rapport à la population.
Des outils plus performants
Mais l’OMS se veut optimiste. Les cas de tuberculose multirésistante - qui ne répondent pas aux traitements antibiotiques de première ligne – se sont stabilisés à 3,5%, un taux relativement faible. En outre, des tests de diagnostic rapide de la maladie ont vu le jour. Ils permettront d’améliorer l’éfficacité de la lutte contre la tuberculose.
Le rapport se réjouit également que, « pour la première fois depuis 40 ans, de nouveaux traitements contre la tuberculose commencent à émerger ». De fait, des traitements combinés incluant de nouvelles molécules font actuellement l'objet d'essais cliniques.
La recherche pour mettre au point de nouveaux vaccins de poursuit, même si « pour l'instant, un vaccin efficace pour prévenir la tuberculose chez l'adulte reste hors de portée». Le seul vaccin existant est le BCG, mis au point en 1921 et préparé à partir du bacille de Calmette Guérin. Il est recommandé par l'OMS chez les nourrissons, car il protège contre les formes extra-pulmonaires graves de la tuberculose chez l'enfant. Mais il ne protège « pas de façon fiable » contre la tuberculose pulmonaire, « qui représente la plus grande part de la charge de la maladie dans le monde », selon l’OMS.