Prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits en 2013, Prix Sakharov pour la liberté de pensée en 2014… Nobel en 2015 ? Cette année, le Parlement européen a décidé, à l’unanimité, de saluer l’action du Dr Denis Mukwege en faveur des femmes victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo (RDC). Un travail qui lui a valu le surnom de « l’homme qui répare les femmes. »
40 000 femmes opérées
Le combat de Denis Mukwege commence en 1999, lorsqu’il fonde l’hôpital de Panzi, situé dans le Kivu, une région de l’est de la RDC. Il s’y spécialise rapidement dans l’accueil et la prise en charge des femmes et enfants victimes de violences sexuelles. Depuis la création de la structure, quelques 40 000 femmes dont 165 fillettes ont été soignées. Son hôpital ne répare pas seulement les corps de ces patientes, il s’occupe aussi de leur esprit.
Au sein de la structure, qui accueille désormais un centre où vivent les victimes de viols, chacune bénéficie de soins psychologiques et peut apprendre un métier pour, à terme, retourner dans la société. Le Dr Guy-Bernard Cadière, chirurgien-digestif belge et ami du Dr Mukwege, a raconté son expérience dans Fréquence M L’Hebdo, une web-radio pour les médecins.
Regardez le témoignage du Dr Guy-Bernard Cadière :
Des crimes pas assez reconnus
Malgré les tentatives de meurtre, le Dr Denis Mukwege continue de soigner les femmes et de militer contre les atrocités commises en RDC. Le médecin intervient aussi auprès des plus grands : ONU, gouvernements… Il plaide pour que le viol et ses conséquences soient considérés comme des crimes du même ordre que l’usage des armes chimiques, biologiques ou nucléaires. Selon le Dr Guy-Bernard Cadière, ils ne sont pas assez reconnus.
Regardez le témoignage du Dr Guy-Bernard Cadière :
Si le combat du Dr Mukwege ne paie pas encore en RDC, son action est de plus en plus reconnue. En 2008, les Nations Unis lui remettent le Prix des droits de l’homme. L’année suivante, c’est la France qui le fait chevalier de la Légion d’honneur. Depuis, les prix se sont multipliés, tout comme sa renommée.
Ce combat, il le raconte aussi dans un livre poignant, co-signé avec Guy-Bernard Cadière, Panzi.