« Shocking » ! En Angleterre, les médecins généralistes sont vent debout contre une mesure mise en place par le NHS (le système de santé publique du Royaume-Uni) : donner une prime de 55 livres, soit environ 70 euros, pour chaque diagnostic de démence. De nombreux médecins se sont exprimés dans la presse britannique pour s’opposer à cette mesure qu’ils jugent contraire à l’éthique de leur profession. Surtout ils estiment qu’elle pourrait entraîner de mauvais diagnostics de patients en bonne santé.
Cette mesure est en fait une tentative de la part du gouvernement britannique pour lutter contre la démence qui est très mal diagnostiquée en Grande-Bretagne : environ 850 000 personnes seraient atteintes de démence, mais seulement 45% d’entre elles seraient diagnostiquées. Face à ces mauvais résultats, le ministre de la Santé Jeremy Hunt s’est engagé à ce que deux tiers des patients soient diagnostiqués d’ici 2015 et a donc mis en place cette mesure - qui court jusqu'à mars prochain - censée inciter les médecins. Selon le Daily Mail, les docteurs pourraient choisir s’ils souhaitent se verser cette prime en tant que salaire ou l’utiliser pour les frais courants. Les experts de santé ont estimé à 90 000 le nombre des patients qui pourraient bénéficier d’un diagnostic précoce de leur maladie, soit 12 par généraliste.
En France, rémunération sur objectif
S’il n’existe pas de prime au diagnostic en France, la rémunération des médecins généralistes en fonction de l’atteinte des objectifs de santé publique (ROSP), a été mise en place il y a deux ans, pour inciter à une meilleure prise en charge. En 2013, les généralistes français ont reçu une prime moyenne de près de 5 800 euros, ce qui correspond à une augmentation de 6,4% du revenu 2012. Et la ROSP a coûté à l’Assurance maladie 341 millions d’euros.