Comme tout ce qui s’apparente au plaisir, le sexe, le shopping ou les jeux d’argent peuvent faire l’objet de véritables addictions. Et la dopamine, principale molécule du traitement contre la maladie de Parkinson, déclenche ces addictions, confirme une nouvelle étude américaine publiée dans la revue Jama Internal Medicine.
710 traitements
Des chercheurs américains ont réalisé une méta-analyse sur tous les effets secondaires des médicaments à base de dopamine recensés par la Food and Drug Administration. La vaste étude montre que 710 traitements utilisés pour traiter la maladie de Parkinson et les maladies des jambes sans repos, sont responsables de troubles addictifs : cleptomanie, hypersexualité, addiction au jeu, achats compulsifs. « Il existe un plus grand risque de développer des comportements compulsifs avec le pramipexole et le ropinirole », explique l’auteur principal de l’étude Thomas J. Moore, chercheur à l’Institut de la sécurité des médicaments en Virginie.
Cercle vicieux
La maladie de Parkinson se caractérise par la disparition progressive de cellules nerveuses situées dans le cerveau. Ces cellules sont impliquées dans le contrôle de la précision et de la fluidité des mouvements en sécrétant de la dopamine. « Nos résultats confirment que la dopamine peut générer des troubles du comportement. Les avertissements devraient être plus clairs et plus précis sur tous les médicaments composés de dopamine », concluent les auteurs de l’étude. Un problème subsiste cependant : le seul moyen de faire disparaître ces addictions est d’arrêter le traitement à la dopamine… Or, la dopamine est à ce jour l’unique substance efficace capable d'atténuer les symptômes de la maladie de Parkinson.
Trois symptômes majeurs
En règle générale, la maladie de Parkinson s’exprime par trois symptômes majeurs : des tremblements observés au repos, une rigidité musculaire (les mouvements perdent leur fluidité et sont exécutés par à-coups) et un ralentissement des mouvements (les mouvements sont difficiles à initier, avec des hésitations au moment du démarrage). Chez un patient, ces symptômes peuvent varier en intensité dans le temps, parfois au cours d’une même journée : le stress, le manque de sommeil et les émotions, peuvent aggraver les symptômes.