Quels sont les points d'accord et de désaccord entre les Français sur la difficile question du droit à mourir dans la dignité ? Pour tenter de répondre à cette question, le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) a rendu ce jeudi un rapport sur le débat public concernant la fin de vie. Il s'agit d'une synthèse des débats publics qui se sont tenus en France depuis deux ans sur le sujet. Le document de 71 pages est censé aider les députés Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS) à qui le gouvernement de François Hollande a confié une mission sur la fin de vie. Le tout devrait normalement aboutir à un nouveau projet de loi en mars 2015.
Des demandes partagées dans l'opinion
Côté CCNE, il ressort tout d'abord des débats publics que « très largement » les personnes partagent le fait que les directives anticipées soient de véritables directives. C'est-à-dire qu'elles s'imposent aux médecins et aux soignants, sauf exception lorsque la situation ne s'y prête pas. Deuxièmement, les Français réclament un développement des soins palliatifs. L'accès à ces soins reste en effet très inégal sur le territoire.
La troisième demande « très largement » partagée est le droit d'obtenir une sédation profonde (médicament pour endormir) jusqu'au décès lorsqu'on est en phase terminale de fin de vie ou lorsqu'on a décidé d'interrompre ses traitements.
Sur ce point, le Pr Régis Aubry (1), chef du service des soins paliatifs à l'hôpital de Besançon et membre du CCNE, pense même que l'on pourrait voir bientôt l'apparition d'un nouveau droit en matière de fin de vie.
Ecoutez le Pr Régis Aubry, membre du CCNE : « Il y aurait un nouveau droit. Celui de pouvoir (lorsqu'on est en phase terminale d'une maladie grave) bénéficier d'une sédation quand bien même on n'a pas un symptôme réfractaire, ou d'inconfort...»