A Calais et dans les environs, la situation des migrants s’est brusquement empirée depuis le mois de juillet. Au début de l’année, quelques 300 personnes étaient réfugiées dans des camps de fortune. Aujourd’hui, les autorités en dénombrent environ 2000. Un chiffre qui s’explique par l’explosion des conflits dans le monde.
Afghans, Syriens, Iraniens, Irakiens, Soudanais, Ethiopiens… Tous tentent de se rendre en Angleterre. En transit à Calais, ils vivent dans des conditions sanitaires plus que préoccupantes, parfois pendant plusieurs mois. Mathieu Quinette, coordinateur du programme de Médecins du Monde, témoigne.
Ces migrants vivent dans des conditions épouvantables… Souffrent-ils de pathologies ?
Ces personnes vivent dans des squats, des « jungles », ou en petites unités isolées pour éviter la police. Dans tous les cas, il s’agit d’habitats faits de bric et de broc, fabriqués avec du matériel de récupération – des palettes, des bâches en plastique, des couvertures…
Les conditions de vie sont extrêmement précaires. L’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’alimentation est très difficile ; le vent, le froid et la chaleur pénètrent facilement dans les abris, et il y a une grande promiscuité qui favorise la diffusion des épidémies.

Un camp dans la zone industrielle des Dunes, près de Calais. Crédit photo : ALCALAY SARAH/SIPA
Les principales pathologies concernent des problèmes ORL, gastriques, dermatologiques et dentaires. Nous avons beaucoup de cas de surinfections. Une épidémie de gale s’est déclarée en 2009 ; elle est revenue cet été. On compte également quelques cas de tuberculose.
>> Ecoutez Mathieu Quinette : « Les gens sont en mode survie. On se croirait dans un contexte de guerre ».