Payer pour faire maigrir les gens, telle est la nouvelle mesure mise en place par le NHS, le système de santé public du Royaume-Uni. Ce nouveau plan du gouvernement pour lutter contre l’obésité consiste donc à verser de l’argent (ou des bons d’achat) aux personnes qui perdent des kilos, même si ni les montants ni les kilos à perdre n’ont pas encore été précisés, révèle le Daily Mail.
L’objectif est de lutter contre le fléau du surpoids et de l’obésité qui touche de plein fouet les îles britanniques : au Royaume-Uni deux tiers des adultes sont cliniquement en surpoids ou obèses, et le NHS a dépensé, en 2013, cinq milliards de livres (6,3 milliards d’euros) pour traiter des maladies liées à l’obésité.
Les entreprises devraient recevoir de leur côté des réductions fiscales si elles mettent en place des programmes pour faire maigrir leurs employés.
« Ce n'est pas la stratégie la plus pertinente »
Séduisante sur le papier, reste à savoir si cette mesure fonctionne vraiment. Le docteur Jean-Michel Borys est plus que sceptique : il ne pense pas que l’incitation financière soit un vrai moteur pour améliorer la santé des gens.
Ecoutez le Dr Jean-Michel Borys, endocrinologue et diabétologue : « En terme de prévention, l’objectif est de mettre en place quelque chose de durable : éviter de prendre du poids, d’être obèse, et d’avoir du diabète. Pour cela, l’incitation financière n’est pas très efficace. Par contre pour arrêter de fumer par-exemple, c’est un argument qui peut fonctionner. »
Le levier financier n'est donc pas inefficace. Mais il doit être manié avec précaution. Et ce genre d'initiative ne peut en tout cas pas être mis en place dans tous les domaines de la santé. Au Royaume-Uni encore, où la pratique d’incitation financière semble être une tendance de fonds, la NHS avait imaginé en 2011 qu’elle paierait les funérailles des personnes qui donnaient leurs organes. Devant le tollé provoqué par cette proposition, la mesure n’a finalement pas été mise en place.