Sur fond de médicament, la querelle monte d’un cran entre médecins et pharmaciens. Selon un sondage réalisé par une association qui regroupe au sein du Gemme 12 fabricants de génériques et repris dans vos journaux, une prescription sur cinq faite par un généraliste empêcherait le pharmacien de délivrer au patient un médicament générique.
« En 1999, rappelle Pierre Bienvault dans La Croix, les pharmaciens ont obtenu un droit de substitution qui leur permet de délivrer un générique à la place du médicament prescrit par le médecin ». Ce dernier a néanmoins le droit de s’y opposer en portant la mention « non substituable » sur l’ordonnance. C’est ce droit dont abuseraient les médecins. Résultat, le marché du générique a baissé de 3% en 2011 alors que la France est déjà en retard dans ce domaine. En Allemagne, deux médicaments délivrés sur trois sont des génériques contre un sur quatre en France.
De leur côté, les médecins contestent les chiffres de ce sondage réalisé à la demande des fabricants. L’assurance maladie devrait les départager aujourd’hui, souligne La Croix, en publiant une étude plus précise.
Il n’empêche. Interrogés par le quotidien, les représentants des pharmaciens accusent les médecins d’être sous influence des laboratoires et de ne pas jouer le jeu. Ces derniers reprochent aux officinaux de modifier les génériques au renouvellement d’ordonnance. Du coup, confie un médecin, les personnes âgées « se retrouvent perdues face à des boîtes ou des comprimés qui changent sans cesse d’aspect et de couleur».
Au-delà des chiffres et des accusations, cette opposition entre professionnels a fait naître un doute dans l’opinion sur la sécurité ou l’efficacité des génériques. Reste à savoir comment le gouvernement arbitrera ce match qui prend en otage ses spectateurs.