Haro sur la drogue de synthèse en Russie. Au moins 25 personnes ont perdu la vie début octobre après avoir fumé du « Spice », un cannabis de synthèse qui a également envoyé 700 personnes à l’hôpital dans le même temps. Cette drogue s’apparente à une version bon marché du cannabis, vendue sur Internet.
Comme le précise le Washington Post, cette drogue est constituée de substituts au cannabis, mais aussi de produits chimiques. Après avoir été fumé, ce produit peut « facilement entraîner un empoisonnement ou une détresse respiratoire ». Cette drogue est très fortement addicitve et ses effets particulièrement puissants. « Après une période d'euphorie, je suis tombé dans une vague de paranoïa », raconte un ancien consommateur à la chaîne RT (en anglais).
Le gouvernement semble en tout cas réagir avec fermeté après l’importante couverture médiatique qu’a reçu le produit et ses conséquences sur la société russe ces dernières semaines : le service russe de contrôle de la drogue a arrêté 90 suspects cette année, dans le cadre d’une lutte de plus en plus intense contre la vente de cette drogue. Les vendeurs risquent jusqu'à huit ans de prison si sa consommation provoque la mort d'un individu, ou si sa distribution est gérée par une organisation.
La course contre l’interdiction
Le produit n’est en tout cas pas nouveau puisque des articles de presse de 2009 dans l’Express et Libération l’évoquaient déjà en expliquant que les autorités européennes sanitaires étaient en alerte.
S’il n’a pas été tout à fait clairement établi pourquoi cette drogue avait entraîné dernièrement de si nombreux décès, on peut penser que c’est un changement de principe actif qui pourrait en être la cause. Il existe, en fait, une véritable course à l’interdiction entre les producteurs et le législateur. Quand ce dernier interdit une substance psychotrope, les fabricants de Spice et autres drogues de synthèse vendues sur Internet changent les ingrédients, remplaçant une substance tout juste interdite par une autre qui n’est pas encore sous le coup d’une interdiction. Or, certains cannabinoïdes de synthèse « peuvent avoir des effets bien plus puissants que les autres », expliquait Libération en 2009. Quand on ajoute à cela le fait que les teneurs en produits actifs peuvent varier selon le sachet de 1 à 10, on voit ici qu’il y a toutes les bases pour créer un accident sanitaire.