Ce sont deux idées reçues sur l'hôpital qui viennent de tomber ! Les bactériémies nosocomiales (ou septicémies) ne concernent pas que les services de réanimation… et dans trois quarts des cas (74,8 %), elles surviennent en court séjour. C’est en effet ce que conclut le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié ce mardi. L'an dernier, l'Institut de veille sanitaire (InVS) avait déjà fait remarquer que les infections nosocomiales chutent en réanimation (-53 % entre 2004 et 2012).
Le cathéter souvent mis en cause
En détail, c’est un cathéter qui est le plus souvent lié à la bactériémie. Cela, en court séjour (44,7 %) comme en réanimation (42 %). Mais il n’est pas rare qu’elle découle d’une pneumonie (8,9 %) en réanimation, ou d’une infection urinaire en court séjour (14 %).
Par ailleurs, une part importante des bactériémies nosocomiales (23,7 % en réanimation et environ 16 % en court séjour) reste d'origine indéterminée.
Les micro-organismes les plus isolés
Et du côté des bactéries isolées en court séjour, pas vraiment de surprise : les staphylocoques dorés arrivent en première position (18,7 %), suivis de près par l’E. coli (16,1 %) et le Pseudomonas aeruginosa. En réanimation, S. aureus était aussi le germe le plus fréquemment isolé (15,2 %) suivi de près cette fois-ci par Pseudomonas aeruginosa, puis par l’E. coli.
Enfin, les formes résistantes aux antibiotiques ne changent pas non plus : le Staphylococcus Aureus Résistant à la Méthicilline (SARM) est là aussi le plus signalé avant l’E. coli et la Kiebsiella pneumoniae.
Pour rappel, une étude réalisée en 2012 par l'InVS a révélé qu'un patient hospitalisé sur vingt en France présente une ou plusieurs infections nosocomiales. Elles sont la cause directe de plus de 4 000 décès par an dans l'Hexagone.