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Pied du diabétique

Diabète : un patch aide à guérir les ulcères du pied

Par Audrey Vaugrente

Grâce à un patch transdermique, les ulcères au pied qui entraînent de nombreuses amputations chez les diabétiques, pourraient être un mauvais souvenir. Il booste, en effet, la guérison.

Modélisation d'un pied de diabétique (Wong Maye-E/AP/SIPA)
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Mauvaise circulation sanguine, insensibilité… Pour un diabétique, un ulcère au pied finit souvent par une amputation. Un nouveau patch transdermique pourrait en partie résoudre le problème, en améliorant la cicatrisation. Une équipe de l’université de Stanford (Californie, Etats-Unis) a présenté des résultats encourageants au Congrès clinique du Collège américain des chirurgiens.

 

Une mauvaise circulation sanguine

L’ulcère au pied est la hantise des diabétiques, car il est souvent synonyme d’infection et, dans les cas les plus extrêmes, d’amputation. En effet, selon l’Association américaine du diabète (ADA), 60 % des personnes atteintes d’un diabète subissent une amputation. Si un ulcère est si dangereux, c’est parce que le flux sanguin qui promeut la cicatrisation est altéré par la maladie : les vaisseaux sanguins sont en partie bloqués, ce qui entraîne une perte de sensibilité.

Par ailleurs, une protéine (HIF-1α) censée activer les gènes qui forment les capillaires, de fins vaisseaux sanguins nécessaires à la guérison d’une plaie, ne fonctionne pas bien. « Au niveau micro-circulatoire, les petits capillaires sont la dernière branche de distribution du sang, de l’oxygène et des nutriments aux tissus », explique le Dr Geoffrey Gurtner, co-auteur d'étude américaine qui intéressée à ce mécanisme. 

 

Accélérer la cicatrisation

Les chercheurs californiens ont mis au point un médicament qui accroît l’expression de la protéine HIF-1α chez les patients diabétiques. Mais les molécules de ce traitement, à base de déféroxamine (1), sont trop grosses pour traverser la peau correctement. « Il nous fallait développer un patch transdermique pour délivrer le médicament », résume le Dr Gurtner.

 

La méthode a été testée in vitro sur une peau humaine. L’expérience a montré que les tissus guérissent 14 jours plus tôt tout en améliorant la qualité de la cicatrisation par l'augmentantation des niveaux de collagène. Cela résout un autre problème de taille, souligne le Dr Gartner. « Si vous avez un ulcère au pied du diabétique, vous avez 50 % de risque de refaire un ulcère dans l’année », signale le Dr Gurtner. Le patch favorisant une meilleure cicatrisation, il pourrait éviter la reformation d’un ulcère.

 

L’intérêt d’une telle présentation est double. D’une part, on sait que les patients diabétiques supportent assez mal l’amputation. « Il ne s’agit pas que d’une amputation de la jambe. L’amputation entraîne ces patients dans un cercle vicieux dans lequel ils ne sont plus actifs. Un patient diabétique qui subit une amputation a une mortalité de 50 % à 5 ans, ce qui est pire que le cancer et la maladie de Hodgkin », analyse Geoffrey Gurtner.

Le patch pourrait aussi agir en prévention d’un ulcère du pied. Des essais cliniques, auprès de diabétiques à risque de telles complications, ont été annoncés. 

(1) Déféroxamine : un médicament indiqué dans le traitement des surcharges en fer par chélation de l’élément. Ce chélateur se fixe au fer, ce qui crée un complexe facile à éliminer par les urines.