Fatigue chronique, douleurs des articulations ou des muscles, maux de tête ou de gorge ou encore des troubles de la mémoire, ce sont quelques uns des symptômes dont souffrent les patients atteints par l’encéphalomyélite myalgique, appelée couramment syndrome de fatigue chronique (SFC). Mais, les personnes souffrant du SFC présenteraient aussi des anomalies cérébrales, selon une petite étude publiée dans la revue médicale américaine Radiology.
Repérées grâce à l’IRM
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de la Faculté de médecine de Stanford (Californie) ont effectué des imageries par résonance magnétique (IRM) sur quinze patients, hommes et femmes, atteints de ce syndrome et sur un groupe témoin de quatorze personnes des deux sexes et du même âge en bonne santé.
En détails, ils ont utilisé trois différentes techniques d'IRM pour obtenir une analyse volumétrique permettant de mesurer la taille des différents compartiments du cerveau, pour observer la substance blanche du cerveau composée de fibres nerveuses transportant des messages entre les neurones et une autre pour mesurer le flot sanguin cérébral.
80% des cas de fatigue chronique détectés
La comparaison des différents résultats a révélé que les personnes souffrant du syndrome de fatigue chronique ont un volume légèrement plus faible de substance blanche. Ils ont aussi une diffusion anormale de molécules d'eau dans une partie de la substance blanche de l'hémisphère cérébral droit.
Enfin, les chercheurs ont constaté chez les sujets souffrant de ce syndrome des anomalies dans deux parties du cerveau qui relient le lobe frontal et le lobe temporal.
« Plus ces deux parties du cerveau sont anormales, à savoir plus épaisses dans leur apparence, plus les symptômes sont sévères », a souligné auprès de l'Agence France Presse (AFP) le Dr Michael Zeineh, professeur adjoint de radiologie à la faculté de médecine de Stanford.
Selon lui, ces résultats permettent d'envisager la possibilité d'avoir un biomarqueur du syndrome de fatigue chronique qui pourrait aider à le diagnostiquer, « même si cette recherche ne porte que sur quinze malades », admettent-ils. Ces scientifiques font en effet remarquer que les techniques d'imagerie sont prometteuses comme outil de diagnostic. Ils estiment être parvenus à un taux de détection de 80 %.
L'hypothèse virale de la maladie relancée
Et outre l'outil diagnostic, les IRM pourraient aussi identifier les mécanismes du cerveau où la maladie affecte le système nerveux central, selon les auteurs.
Ces derniers concluent qu'à « ce sujet, l'hypothèse d'une cause virale est de plus en plus retenue car une infection est souvent identifiée comme facteur de déclenchement couplée à un dysfonctionnement du système immunitaire. »
Pour rappel, près de 150 000 Français souffriraient du syndrome de fatigue chronique, souvent dans l'indifférence. Il touche essentiellement les adultes jeunes entre 20 et 40 ans et les femmes seraient deux fois plus concernées que les hommes.