La vaccination contre la grippe a commencé, tandis que l’épidémie touche à sa fin à la Réunion. En effet, avec l’hiver austral, ce département d’outre-mer (DOM) est touché 6 mois avant la France. Et comme chaque année, l’épidémie livre de précieux renseignements sur celle qui surviendra en métropole. Cette année, c’est le virus de type B qui devrait prévaloir.
70 % de virus de type B
A la Réunion, l’épidémie de grippe a connu son pic fin juillet. Comme en métropole, les données ont été soigneusement récoltées par l’Institut de Veille Sanitaire (InVS). Pour la première fois depuis 2009, le virus influenza B est celui qui a le plus circulé. « Cette circulation est plus élevée par rapport aux années précédentes », précise Elise Brottet, épidémiologiste à la Cellule de l’InVS en région (Cire) de l’Océan Indien. « Plus de 70 % des prélèvements positifs l’étaient au virus B ; on avait aussi 26 % de résultats positifs pour le virus pandémique A H1N1, et à peine 4 % de virus A non-H1N1. Le Centre national de référence de la grippe à Lyon a typé ces virus comme étant des H3N2. »
Pour la métropole, ces données sont précieuses. D’une part, les épidémies réunionnaises ressemblent souvent à celles du continent. D’autre part, cela signifie que peu de personnes seront immunisées.
Pas assez de vaccinations, trop d’hospitalisations
L’autre enseignement important à tirer de l’épidémie à la Réunion, c’est le nombre de cas ayant entraîné une hospitalisation. 32 cas sévères ont été recensés en 2014. L’an dernier, ils étaient 18 à correspondre à ces critères, seulement 9 en 2012. « La moitié de ces personnes étaient infectées par un virus de type B, mais encore 41 % étaient hospitalisés avec un virus H1N1. On voit qu’il reste assez virulent chez les personnes qui ont des facteurs de risque de grippe ; en population générale, il n’était pas majoritaire, alors qu’en réanimation, presque une personne sur deux était infectée par un virus H1N1 », souligne Elise Brottet.
Ce nombre accru d’hospitalisations peut s’expliquer par une couverture vaccinale insuffisante, analyse la Cire Océan Indien. « On s’est rendu compte que la majorité de ces patients n’étaient pas vaccinés contre la grippe saisonnière alors qu’elles faisaient partie des recommandations », analyse Elise Brottet. « Ce sont des personnes qui auraient dû se faire vacciner : des personnes âgées de plus de 65 ans, des personnes qui ont des facteurs de risque comme des pathologies respiratoires, cardiaques, un diabète, et autres. » Voilà qui devrait donc encourager à vacciner plus largement, particulièrement les personnes à risque.