Certains meurent d’Ebola de manière foudroyante. D’autres survivent, sans même développer le moindre symptôme. L’explication de cette inégalité face au virus serait d’ordre génétique, selon une étude menée aux Etats-Unis et parue dans la revue Science.
Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont administré à des souris la souche du virus Ebola responsable de l’épidémie actuelle, qui a fait près de 5 000 morts. Dans les premiers jours de l’expérience, toutes les souris ont perdu du poids mais 19 % des rongeurs n’ont présenté aucun autre symptôme. Ils ont même retrouvé leur poids normal au bout de deux semaines, sans manifester aucun signe de l’infection.
11 % des souris infectées ont, quant à elles, fait preuve d’une résistance partielle. Un peu moins de la moitié des rongeurs sont morts. Au total, la mortalité a dépassé 50 % pour 70 % des souris.
Des gènes très actifs chez les souris résistantes
Les chercheurs ont observé que généralement, quand l'infection active des gènes favorisant l'inflammation des vaisseaux sanguins et la destruction des cellules, les symptômes sont sévères.
Chez les souris résistantes à Ebola, les gènes responsables de la réparation des vaisseaux sanguins et de la production des cellules blanches du système immunitaire sont très actifs.
Les virologues ont également observé une forte inflammation du foie chez les rongeurs sensibles à Ebola. Cela pourrait expliquer la plus grande charge virale et un dysfonctionnement de la coagulation sanguine.
Des marqueurs génétiques
Selon ces chercheurs, les résultats de cette recherche devraient permettre de trouver chez les humains des marqueurs génétiques de l'infection et d'évaluer l'efficacité des différents antiviraux contre les souches du virus Ebola responsables de l'épidémie actuelle.
Des études précédentes sur des populations ayant contracté Ebola ont déjà montré que ces différences de réactions à l'infection ne sont liées à aucun changement particulier du virus, mais à la manière dont l'organisme réagit contre l'infection.