Boire du lait n'est peut-être pas si bon que ça pour la santé... C'est ce que révèle une étude parue jeudi dans le British Medical Journal.
Des scientifiques suédois ont analysé les habitudes alimentaires de 61 400 femmes et de 45 300 hommes : ces participants ont ainsi dû indiquer la fréquence à laquelle ils consommaient du lait, des yaourts, ou encore du fromage. Les auteurs de l'étude ont ensuite surveillé l’évolution de leur santé durant 20 ans.
Les résultats de l’étude
Les femmes, qui consomment trois verres ou plus de lait par jour, ont un risque relatif de décès « de 90 % plus élevé » et un risque de fracture de la hanche « de 60 % plus élevé » par rapport à celles qui boivent moins d'un verre par jour, selon le Pr Karl Michaelsson, principal signataire de l'étude.
Pour les hommes, le lien statistique entre grande quantité de lait consommée et risque de décès est également observé mais « de manière moins prononcée », tandis qu'aucun lien n'est observé pour les fractures.
Comment l'expliquer ?
Selon les scientifiques suédois, ces résultats s'expliquent par la présence en quantité importante de sucres spécifiques, lactose et D-galactose, dans le lait. Le D-galactose pourrait jouer un rôle dans le « stress oxydatif » des cellules et l'inflammation des tissus, qui fragiliseraient les os et pourraient même entraîner la mort.
« Beaucoup de prudence »
« Il faut prendre ces études avec beaucoup de prudence », analyse le Pr Patrice Fardellone, chef du service Rhumatologie du CHU d’Amiens. De fait, ce que les scientifiques suédois ont démontré, c'est un lien statistique entre une grosse consommation de lait et le risque de fracture.
Ecoutez le Pr Patrice Fardellone : « En aucun cas, on ne peut en déduire un lien de causalité. Pour l’instant on ne peut pas en conclure que le lait augmente le nombre de fractures. »