Depuis Marie Curie ou le sinistre épisode de la bombe d’Hiroschima , les scientifiques savent que les radiographies qui émettent des rayons nocifs peuvent être à l’origine de cancers. Le scanner est une super radiographie bien plus fine et plus précise qu’un simple cliché et il n’échappe donc pas à la règle. Une nouvelle étude vient de le confirmer: passer plusieurs scanners de la tête dans l’enfance expose à un risque accru de cancer du cerveau et de leucémie.
Menéeau Royaume-Uni, ces travaux ont porté sur près de 180 000 enfants, adolescents et jeunes adultes. Ils ont eu des scanners avant l’âge de 22 ans entre 1985 et 2002. Ils ont été inclus dans l'étude avec la certitude qu'ils n'avaient pas développé un cancer.
Résultat, les enfants qui ont eu 2 à 3 scanners de la tête avaient 3 fois plus de risque de développer un cancer du cerveau , comme un gliome . Et ceux qui ont eu 5 à 10 scanners toujours de la tête avaient aussi 3 fois plus de risque de voir apparaître une leucémie. Ces chiffres surprenants sont cependant à pondérer.
Marie -Odile Bernier, épidémiologiste à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire: " Le risque est significatif mais reste faible."
Les cancers de la tête et les leucémies s’expliquent par la sensibilité des jeunes enfants aux rayons ionisants qui abîment les noyaux des cellules. Le scanner cérébral irradie à la fois ces cellules nerveuses mais aussi celles de la moelle osseuse contenues dans la boîte crânienne. Les leucémies partent de la moelle osseuse, l’organe de fabrication de toutes les cellules du sang.
Marie-Odile Bernier: "Faut-il pour autant réfuter tout examen de ce type ? Surtout pas "!
Il ne faut pas perdre de vue que les examens ont une réelle nécessité : par exemple devant un traumatisme crânien, avec risque d’hémorragie interne, il est difficile de s’en passer à tout âge. A titre d’exemple en 2007, 7 millions de scanners ont été réalisés en France et d’après les études faites dans les autres pays , 10% seraient prescrits à des enfants. Limiter le nombre de scanners chez les enfants est donc déjà une préoccupation des médecins français.
Mais il faut essayer de délivrer la dose la plus faible possible. Là encore, de grands progrès ont été réalisés : les scanners de dernière génération sont beaucoup plus performants et deux fois moins ionisants que leurs aînés.
Autre possibiliité pour remplacer le scanner, l'IRM ou, suivant les situations, l'échographie qui ne délivrent pas de rayons ionisants ou de rayons X. Mais lenombre d'iIRM étant limité en France, il n'est pas toujours facile d’avoir un rendez-vous. De plus, cet examen est beaucoup plus long qu’un scanner et les enfants ne savent pas rester sans bouger bien longtemps.
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