Sommeil profond, ronflements… de nombreuses personnes sont en apnée lorsqu’elles se trouvent dans les bras de Morphée. Une pathologie qui, non traitée, peut avoir des effets néfastes sur la santé physique mais aussi cognitive. Elle altérerait entre autre la mémoire spatiale, c’est-à-dire la capacité à mémoriser les espaces et à se repérer. C’est ce que suggère une nouvelle étude américaine publiée dans The Journal of Neuroscience.
Un temps raccourci de 30 %
Une équipe de chercheurs de l’université de New York a recruté 18 personnes souffrant d’apnée du sommeil. Le traitement de l’apnée du sommeil consiste à porter un masque respiratoire qui délivre une pression positive continue (PPC). Les participants ont passé deux nuits à dormir à l’Institut, à deux semaines d’intervalle.
Lors de la première nuit, les "cobayes" ont dormi avec leur masque, mais ils l’ont retiré pour la deuxième. Ces personnes ont également dû se prêter à des exercices. Ils ont joué aux jeux vidéo pendant une heure. Le but était de se repérer et de sortir d’un labyrinthe, la veille et le lendemain de chaque nuit passée à l’institut. Au terme de l’expérience, les chercheurs ont constaté que les performances de mémorisation spatiale des participants diminuent ( 30 % de plus dans le temps) lorsque ces derniers dorment sans traitement.
Le manque d’oxygène pourrait être en cause
Les auteurs de l’étude ne sont cependant pas en mesure de déterminer les raisons exactes. Et avancent deux théories : la perturbation du sommeil profond pourrait être responsable de ces pertes de faculté. Ou, seconde hypothèse, c’est le manque d’oxygène généré par l’apnée qui produirait ce phénomène.
La prochaine étape de cette étude consistera à trancher. Le Dr Andrew Varga, auteur principal de l’étude, insiste sur l’importance de traiter l’apnée du sommeil. « Nous espérons que ces résultats encourageront les médecins à traiter l’apnée du sommeil au plus tôt, avant qu’elle ne devienne trop critique. »
Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) est un trouble du sommeil où le dormeur souffre de pauses (apnée) ou de diminution du débit respiratoire (hypopnée) pendant quelques secondes. Ces difficultés respiratoires provoquent des microréveils de quelques secondes dont le dormeur n’a pas forcément conscience. Pour cette raison, le matin, les personnes souffrant de SAOS ressentent souvent de la fatigue, voire des maux de tête. Dans la journée, elles connaissent des envies de dormir irrépressibles.