Nos futures générations pourraient être exposées à plus d’allergies au pollen que nous ne le sommes actuellement. Dans un siècle, ces intolérances pourraient même augmenter de 200 %. C’est ce que révèle une nouvelle étude publiée dans Plos One.
Interactions entre le CO2 et l’ozone
Des chercheurs de l’université du Massachusetts ont étudié les effets interactifs de l’ozone et du dioxyde carbone (CO2), dans les fléoles des prés, une espèce de plante herbacée. « Le dioxyde de carbone contribue à la reproduction et la croissance de ces plantes, tandis que l’ozone a un impact négatif », indiquent les auteurs de l’étude. Or, les fléoles des prés produisent une protéine pollinique allergène pour l’homme. « De ce fait, l’augmentation de la production de CO2 va accroitre les risques d’exposition des individus à des allergies au pollen », constate l’auteur principale de l’étude Jennifer Albertine.
Un risque accru de 53 % avec le CO2
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont soumis des plantes herbacées à quatre environnements atmosphériques différents, dans lesquels les quantités d’ozone et de CO2 étaient différentes (plus ou au moins ou élevées pour chacune d’entre elles) ou équivalentes. Les expériences ont montré qu’un taux élevé de CO2 accroît la production de pollen de 53 %, tandis que les différents niveaux d’ozone n’ont pas d’effet sur l'apport du pollen. En effet, même si le niveau élevé d’ozone fait diminuer la croissance de la plante, le fort impact du CO2 contribue à augmenter le risque d’exposition à l’allergène. « Ces résultats viennent confirmer l’impact néfaste du CO2 sur la santé de l’homme, déjà pointé par des études antérieures menées sur d’autres agents allergisants. Mais dans ce cas précis, les effets sont plus importants et plus agressifs », concluent les auteurs.
Des allergies liées au changement climatique
Ce phénomène est clairement dû au changement climatique. En effet, les températures influent sur la pollinisation. Suite à la parution du 5ème rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), Le Figaro relevait que « l'élévation des températures augmente les pollinisations en durée et en intensité, facilitant ainsi les autres allergies polliniques chez les polysensibilisés ou favorisant des allergies chez des individus qui n'en souffraient pas. » Par ailleurs, le CO2 et les particules de diesel facilitent la sensibilisation allergénique. Par conséquent, des personnes non prédisposées génétiquement aux allergies risquent aussi d'être touchées.