Héroïne, morphine. Les overdoses d’opiacés sont responsables de 69 000 décès par an, selon un dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est la deuxième cause la plus fréquente de décès chez les consommateurs de drogues injectables après le VIH. Pour réduire ce nombre, l'OMS recommande aux pays d'élargir l'accès à la naxolone.
Stopper l’overdose
La naxolone est une particule du Narcan, principal récepteur de la morphine. Administrée par injection ou par voie nasale, elle peut dévier la trajectoire les opiacés de leurs récepteurs et stopper en quelques minutes la dépression respiratoire, qui survient lors de l’overdose. Sans effet psychoactif, la naxolone est utilisée depuis plus de 40 ans par les urgentistes pour ressusciter les victimes d’overdose.
Aujourd’hui, l’OMS recommande d'élargir la prescription de la naxolone, en particulier aux « témoins », c’est-à-dire aux proches des toxicomanes. (famille, amis, conjoint) « Toute personne qui suit une formation sur les gestes de premier secours devrait également apprendre à reconnaître un coma toxique provoqué par des opiacés et être capable d'administrer la naloxone. Ce médicament ne doit pas être considéré comme une alternative aux soins médicaux mais comme une réponse provisoire d'urgence qui peut potentiellement sauver des vies », a déclaré l'OMS dans un communiqué.
Des programmes d’initiation en Europe
Aux Etats-Unis l’utilisation de ce médicament a permis de sauver 10 171 patients en l'espace de 4 ans. En Europe, des programmes d’initiation d’administration de naxolone ont été lancés dès 1995 en Allemagne, au Royaume-Uni ou encore en Italie. Mais la France reste à la traîne. En effet, seuls les urgentistes et les médecins hospitaliers sont autorisés à la prescrire.