Cinéma, télévision, ordinateurs, consoles de jeux et même téléphones portables, en dix ans, la 3D est devenue omniprésente. Le développement de ces technologies pose néanmoins la question de leur impact éventuel sur la santé, et notamment sur la vision humaine, en cas d’exposition prolongée. Dans un avis rendu public aujourd'hui, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) « recommande que les enfants de moins de six ans ne soient pas exposés aux technologies 3D ». Jusqu'à 13 ans, l'Agence recommande que les enfants en fassent « un usage modéré ».
L'Anses explique dans son avis que les effets néfastes de la technologie sont dûs au « conflit accommodation-vergence ». En effet, « dans le monde réel, pour percevoir la profondeur et le relief, les yeux convergent (c’est-à-dire sont orientés vers le même objet) et accommodent (le cristallin de chaque œil se déforme pour obtenir une vision nette) à la même distance, c'est-à-dire à la distance de l’objet observé [...] La 3D ne permet pas de respecter ce principe physiologique ».
Avant l’âge de 6 ans, des effets sanitaires liés au « conflit accommodation-vergence » des yeux pourraient apparaître, du fait du développement actif du système visuel pendant cette période.
Quels symptômes ?
Parmi les symptômes observés par l’Anses, on compte la fatigue visuelle, qui peut se traduire par une fatigue et des douleurs péri-oculaires, la sensation d’œil sec, des troubles de la vision (vision double, sensibilité réduite aux contrastes spatiaux, diminution de l'acuité visuelle et de la rapidité de perception), des troubles extra-oculaires (maux de tête, douleurs au cou, maux de dos et aux épaules, baisses de performances dans les activités mentales, pertes de concentration).
Quelles recommandations ?
Hormis le fait qu’il soit déconseillé d’exposer les enfants de moins de 6 ans à la 3D, et que les enfants de moins de 13 ans aient un usage modéré de cette technologie, l’Anses recommande que « les personnes sujettes à certains troubles visuels (troubles d’accommodation, de vergence, etc.) et de l’équilibre limitent leur exposition à ces technologies, notamment dans des contextes d’exposition professionnelle. »