L’activité physique régulière, un régime alimentaire équilibré, ou un style de vie sain sont, on le sait, excellents pour la santé. Mais il faudrait peut-être également prendre en compte le bonheur personnel. Les personnes âgées ayant l’impression que leur vie à un sens vivent deux ans de plus que ceux qui n’ont plus de but dans leur vie, selon une étude parue dans le Lancet.
Pour arriver à cette conclusion, des scientifiques de l'University College de Londres, de l'Université de Princeton et de l'Université Stony Brook, ont analysé des données du English Longitudinal Study of Ageing, une étude à laquelle plus de 9 000 britanniques de 65 ans et plus ont participé au cours de près de 9 ans.
L’impression de bonheur et d’avoir un but dans la vie sont forcément subjectifs. Afin de mieux analyser ces données, les chercheurs ont divisé le bien-être en trois catégories : « Le bien-être perçu (le fait d’avoir une vie satisfaisante), le bien-être hédoniste (sentiments de joie, tristesse, énervement, stress et douleur), et le bien-être eudémonique (le sentiment que sa vie à un sens) », peut on lire dans le Lancet.
Un tiers des personnes les moins heureuses décédées au bout de 9 ans
Et les chercheurs ont découvert que la relation entre santé physique et bien-être est à double sens. Les personnes âgées souffrant de maladies comme l’arthrite, les maladies du cœur, ou les maladies pulmonaires chroniques montrent une augmentation des niveaux de dépression et une baisse du sentiment de bien-être.
D’un autre côté, les participants exprimant un sentiment d’accomplissement plus fort ont montré un meilleur taux de survie que les autres. Ainsi, au terme de l’étude qui a duré 8 ans et demi, 29,5% des personnes les moins heureuses étaient décédées, contre seulement 9,3% de ceux dont le bien-être était le plus élevé. Avoir une passion, un engagement, un objectif dans la vie permettrait donc de vivre plus vieux.
Si les chercheurs n'expliquent pas vraiment ces résultats, ils avancent plusieurs hypothèses : « Il y a plusieurs mécanismes biologiques qui pourraient lier bien-être et santé, par exemple via des changements hormonaux ou une réduction de la pression sanguine », explique ainsi le professeur Andrew Steptoe, de l’University College of London.
Cette étude montre en tout cas que les gouvernements devraient accorder davantage d'attention au bien-être des personnes âgées.