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Cri d'alarme du syndicat SNMU-Unsa

Les médecins scolaires, une espèce en voie de disparition

Par la rédaction

Le métier de médecin scolaire manque d’attractivité. En octobre, 263 postes étaient vacants. Et un tiers des postes proposés n’ont pas été pourvus au dernier concours. Leur syndicat tire la sonnette d'alarme.

LEHTIKUVA OY/SIPA
MOTS-CLÉS :

« L’extinction programmée de la médecine scolaire. » C'est le nom du dernier communiqué de presse du Syndicat National des Médecins Scolaires et Universitaires - UNSA Éducation (SNMU-Unsa) publié il y a quelques jours sur son site. Ces médecins alertent l’ensemble des partenaires, élèves, parents d’élèves, professionnels de l’éducation nationale et professionnels de la santé, de la situation d’abandon dans laquelle se trouve la médecine scolaire qui, selon eux, aboutira à son extinction « à court terme ».


Une spécialité peu attractive

Pour ces médecins de l'Education nationale, la rentrée scolaire 2014-2015 s’est faite « dans une triste continuité ». En effet, leur nombre continue à diminuer de façon alarmante avec 263 postes vacants en octobre 2014.
« S’y ajoutent des vacances de postes de médecins conseillers techniques départementaux de plus en plus nombreuses et, pour la première fois, la démission de collègues », écrivent-ils
Côté explications, le syndicat estime que la baisse du nombre des médecins de l’Education nationale ne peut s’expliquer par une démographie médicale défavorable. « Car même si l’exercice salarié est priorisé par les jeunes médecins, surtout les femmes, cela ne bénéficie pas à la médecine scolaire. »

Pour eux, c'est plutôt « l’augmentation constante de l’effectif des élèves relevant d’un médecin scolaire (1100 médecins pour 12 millions d’élèves), l’étendue de leur secteur de travail, pouvant couvrir un département entier, et la multiplication des missions jamais priorisées par le ministère de l’éducation nationale » qui concourent à la faible attractivité du métier.


Des médecin qui dénoncent le double discours du ministère

Par ailleurs, le syndicat soulignque que cet abandon de la médecine scolaire est « tout à fait paradoxal à l’heure où le ministère affirme la promotion de la santé comme une des missions de l’école. »  
Ils rappellent à ce titre que les médecins de l’Education nationale, au sein de l’équipe éducative, sont des acteurs essentiels à la dynamique d’une politique de santé à l’école. « Ils possèdent un savoir-faire en santé publique et dans les diverses approches individuelles et/ou collectives de santé. Ils sont des médecins de première ligne pour les élèves et leur famille et participent à la lutte contre les inégalités sociales et de santé. »


L'absence de prévention à l'école pointée du doigt
Car s'agissant de ces problématiques qui peuvent avoir un impact sur la scolarité des enfants, la France n'est pas en reste. Le SNMU-Unsa écrit : « Peut-on rester sourd à l'édition 2012 de l'enquête Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) ? Elle évalue à grande échelle, dans 65 pays, les compétences des élèves de 15 ans qui ont effectué leur scolarité obligatoire entre septembre 2002 et mai 2012.
Le syndicat rappelle à son sujet que la France figure en 18 ème position sur les 34 pays membres de l'OCDE, « loin derrière ceux qui lui ressemblent en termes de niveau de vie et de richesse économique », précisent ces professionnels.
Autre motif d'alerte selon eux, les 440 000 nouveaux enfants qui sont rentrés dans la précarité entre 2008 et 2012 en France, soit 3 points d’augmentation, « et qui concernent maintenant des classes moyennes », s'inquiètent-ils.

En conclusion, ils demandent des décisions politiques « urgentes », en particulier en termes de moyens humains en médecins, « pour garantir une mission de promotion de la santé en faveur des élèves. »