En 2012, la consommation d'antibiotiques des Français est restée 30 % supérieure à celle de ses voisins européens. D'après le dernier rapport sur le sujet présenté par l'Agence de sécurité du médicament (ANSM) il y a quelques jours, la France se situait au 4ème rang des pays qui en consomment le plus, avec Chypre, mais derrière la Grèce, la Roumanie et la Belgique. Et avec une consommation en hausse depuis 2010, la France est loin de ses objectifs (une baisse de 25 %) du 3ème Plan Antibiotiques qui conduiraient la consommation française à se situer dans la moyenne européenne.
Les bons et les mauvais élèves
En détails, l'Agence du médicament explique que la consommation d'antibiotiques en Europe peut être schématiquement divisée en trois zones : les pays du Nord, faibles consommateurs d’antibiotiques, les pays de l’Est, consommateurs modérés et les pays du bassin méditerranéen, forts consommateurs. Un constat qui vaut pour l'hôpital, mais aussi pour la ville qui regroupe tous les professionnels de santé libéraux qui exercent en cabinet de ville.
Et pour la consommation d'antibiotiques dans les hôpitaux européens en 2012, là encore, la France fait partie des mauvaises élèves puisqu'elle se situait au cinquième rang des plus gros consommateurs, derrière la Lettonie, la Finlande, l’Italie, et enfin la Lituanie.
Un classement à prendre avec des pincettes toutefois car tous les hôpitaux européens n'ont pas participé à cette enquête dans les établissements. « La place exacte de la France pourra seulement être établie lorsque la consommation des pays les plus peuplés d’Europe sera connue », est-il écrit dans le rapport de l'Agence de sécurité du médicament.
Antibiotiques en ambulatoire : les Etats-Unis champions
Par ailleurs, il faut préciser que le continent européen n'est pas le plus gros consommateur d'antibiotiques dans le monde. Puisque les résultats présentés dans le rapport de l'ANSM établissent que la consommation aux États-Unis se situait à un niveau élevé entre 2011 et 2013, supérieur à la moyenne de la consommation européenne. En tout cas en secteur ambulatoire (« Outpatients »), c'est-à-dire lorsque le patient sort de l'hôpital le jour même de son opération, sans avoir donc passé une seule nuit en établissement.
Conclusion pour l'Agence du médicament, aux États-Unis, comme en France, « le niveau de la consommation est jugé trop élevé et le développement des résistances est perçu comme un problème majeur de santé publique. »
D'ailleurs, depuis 2009, l'Agence rappelle qu'un groupe de travail transatlantique « a été mis en place pour développer les coopérations entre les États-Unis et l’Europe en ce qui concerne l’usage thérapeutique approprié des antibiotiques, la prévention des infections résistantes aux antibiotiques et la mise en place de stratégies pour développer de nouvelles substances actives. »