Des chercheurs d’une équipe de l’Inserm, en collaboration avec le CNRS, ont étudié le mécanisme d’intégration des informations sensorielles chez des souris malades. Les informations sensorielles sont des informations périphériques, qui viennent des différents sens (toucher, vue, ouïe…).
L’étude, parue dans la revue Nature Neuroscience, met justement en évidence que les souris malades présentent des anomalies au niveau dont la façon dont les informations sensorielles sont traitées dans l’encéphale. Elles ne sont alors « pas intégrées ou organisées correctement dans le cerveau », indique l’Inserm dans un communiqué.
L’étude des altérations de l’intégration sensorielle est intéressante car celles-ci sont présentes dans diverses maladies chez l’homme, notamment chez les personnes atteintes de troubles du spectre autistique ou encore qui sont touchées par le Syndrome de l’X Fragile, une maladie neuro-développementale qui lui est apparentée. Dans ces maladies, le mauvais traitement des informations sensorielles par le cerveau conduit à des comportements altérés en réponse à ces stimuli : certains peuvent être mal appréhendés par exemple et être vécus comme des agressions. "Par exemple, lors d’une sortie au supermarché, de simples lumières fluorescentes peuvent être une expérience sensorielle aversive", précise l'Inserm. Pouvoir comprendre ces mécanismes, ouvre une piste dans le traitement de ces maladies.
Des anomalies dans le néocortex
Plus précisément, l’étude met en évidence que c’est dans la partie du cerveau qui se nomme néocortex, que les anomalies ont lieu. Lorsqu’il y a des informations sensorielles tactiles, le néocortex des souris est alors hyper-excité. En fait, des canaux ioniques (des structures impliquées dans le fonctionnement des neurones) y sont altérés à certains endroits, au niveau d’une certaine partie des neurones, les dendrites. Mieux, au-delà de mettre le doigt sur ce mécanisme, les chercheurs ont également réussi à corriger ce dysfonctionnement, à l’aide d’une molécule pharmacologique. Ces découvertes ouvrent la voie à de nouveaux espoirs concernant le traitement chez l’homme des maladies qui engagent des aspects sensoriels.