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Nanomatériaux, pesticides

Plan environnement : Ségolène Royal traque les allergisants

Par la rédaction avec Audrey Vaugrente

Réduire les risques liés à l’environnement, c’est l’objectif du 3e Plan national Santé Environnement (PNSE). Il propose notamment de renforcer la surveillance des pesticides et du bisphénol A.

WITT/SIPA

Prévention et surveillance : tels semblent être les deux mots d’ordre du troisième Plan national Santé Environnement (PNSE) 2015-2019. Présenté ce 12 novembre au Conseil des ministres, par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, il esquisse plusieurs actions à mener pour réduire les risques liés à l’environnement.

 

Nanomatériaux : renforcer la réglementation

La principale action détaillée dans le PNSE 2015-2019, consulté par nos confrères du Parisien, cible les nanomatériaux. En mai 2014, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a fait part de ses inquiétudes dans un rapport. Elle y recommande une inscription de ces matériaux qui se mesurent en nanomètres dans le cadre européen CLP (classification, étiquetage, emballage) pour les substances chimiques. L’inquiétude est justifiée puisqu’on les trouve un peu partout : crème solaire, dentifrice, textile… et même alimentation ! Ainsi, le dioxyde de titane est utilisé comme colorant blanc (E171) dans certains yaourts.

 

L’Anses évoque « des retards de croissance, des malformations ou des anomalies dans le développement ou la reproduction chez des espèces modèles », mais aussi « des effets sur le système nerveux central, des phénomènes d’immunosuppression, des réactions d’hypersensibilité et d’allergie. » Et leurs effets entre 1 et 100 nanomètres sont encore inconnus.

Actant ces observations, une version du PNSE destinée à la consultation publique a suggéré un renforcement du règlement européen concernant les nanomatériaux, notamment sur leur traçabilité et l’exposition. Pour le moment, seul l’étiquetage annonçant leur présence sera obligatoire, à compter de décembre 2014.

 

Perturbateurs endocriniens : limiter leur usage

Les perturbateurs endocriniens (parabens, bisphénol A…) sont également au coeur de la bataille. Le bisphénol A est interdit dans les produits destinés à l’alimentation des bébés… mais pas dans les jouets qu’ils peuvent pourtant porter à leur bouche. Le PNSE suggère donc d’instaurer des systèmes permettant de vérifier leur présence ou leur absence. La mise en oeuvre de la stratégie nationale est aussi présente dans la liste des actions; elle inclut notamment l’interdiction d’utiliser le bisphénol A dans les papiers thermiques (tickets de caisse, reçus bancaires…), prévue pour janvier 2015.

D’ailleurs, une section du PNSE propose d’évaluer plus précisément leur danger et l’exposition, d’identifier le caractère perturbateur endocrinien des substances et enfin de « soutenir l’adoption d’une définition et de critères réglementaires européens sur les perturbateurs endocriniens. »

 

Qualité de l’air : une surveillance accrue

Le PNSE s’intéresse enfin à la qualité de l’air. La lutte contre les allergies en fait partie puisqu’une entrée évoque le signalement des allergisants sur les fiches d’information des végétaux. Le taux de pesticides devrait également être mieux surveillé. Jusqu’ici évalué dans l’eau et l’alimentation, il devrait aussi l’être dans l’air. Le PNSE propose une surveillance assidue dans le milieu rural, et la mise en place d’une campagne exploratoire nationale. Car de nombreux travaux l’ont prouvé : l’épandage de pesticides comporte de nombreux risques, pour la santé des agriculteurs comme de la population générale. D’ailleurs, une loi votée en juillet dernier a limité l’épandage de pesticides autour des écoles.