Lorsque les températures baissent, les risques d’intoxication au monoxyde de carbone (CO) augmentent. Chaque hiver, celles-ci sont responsables d’une centaine de décès en France. Invisible, inodore et non irritant, le monoxyde de carbone est un gaz très difficile à détecter. Et cette année encore il fait des dégats.
1 028 épisodes d’intoxication domestique l'hiver dernier
En effet, entre le 1er septembre 2014 et le 29 octobre 2014, 81 épisodes d’intoxication au monoxyde de carbone, signalés au système de surveillance de l’Institut de veille sanitaire (InVS), ont concerné 255 personnes.
Au cours de quatre épisodes d’intoxication accidentelle domestique, quatre personnes sont décédées. Un décès est en lien avec l’utilisation d’un brasero/barbecue, deux en lien avec un poêle/radiateur et un en lien avec l’utilisation d’un groupe électrogène.
Pour rappel, entre le 1er septembre 2013 et le 31 mars 2014, c’est-à-dire au cours de la dernière période de chauffe pendant laquelle ont lieu plus de 80 % des intoxications annuelles, 1 028 épisodes d’intoxication domestique au CO survenus par accident et impliquant 3 050 personnes, ont été repertoriés. Cela « malgré les conditions météorologiques clémentes de l’hiver dernier », précise l'Institut.
Les principales sources d’intoxication au CO
Pour éviter ces accidents, il faut (comme l’impose la réglementation), avant l’hiver, faire impérativement entretenir les appareils de chauffage et de production d’eau chaude à combustion (bois, charbon, fuel, gaz naturel, butane, propane, essence ou pétrole, chauffe-eau au gaz...) par un professionnel qualifié. « Mal entretenus ou mal installés », ils sont les principales sources d’intoxication au CO, « en particulier s’ils sont associés à des conduits d’évacuation mal ou non entretenus et installés dans des locaux insuffisamment aérés. »
Pour cette raison, l'InVS recommande par exemple de faire ramoner les conduits d’évacuation des fumées.
Enfin, elle rappelle, d'une part, qu'il ne faut jamais se chauffer avec des appareils non destinés à cet usage (réchauds de camping, fours, brasero, barbecues, cuisinières, etc.) et, d'autre part, qu'il ne faut jamais utiliser de façon prolongée un chauffage d’appoint à combustion (poêle à pétrole, …) : « au bout de quelques heures, l’appareil risque de ne plus bien fonctionner et de dégager du CO. »
Les symptômes de l’intoxication au CO
Pour rappel, les symptômes d'une intoxication au CO (maux de tête, fatigue, nausées) apparaissent plus ou moins rapidement et peuvent toucher plusieurs personnes.
Une intoxication importante peut conduire au coma et à la mort, parfois en quelques minutes. Il est donc important d’agir très vite : en cas de suspicion d’intoxication, aérez immédiatement les locaux, arrêtez si possible les appareils à combustion, évacuez les locaux et appelez les secours en composant le 15, le 18 ou le 112 (et le 114 pour les personnes malentendantes).
La prise en charge des personnes intoxiquées doit intervenir rapidement, dès les premiers symptômes, et peut nécessiter une hospitalisation spécialisée.