En médecine, les découvertes sont parfois le fruit du hasard. Elles peuvent être liées à la curiosité des médecins. Mais elles sont souvent l’aboutissement de longs travaux de recherche. Et dans ce domaine, l’observation méticuleuse sur le long terme de groupes de population permet aux scientifiques de progresser dans la connaissance des maladies. Ils établissent des registres.
C’est l’histoire de l’une de ces recherches que raconte aujourd’hui Martine Perez dans le Figaro. Des chercheurs suédois et anglais ont établi un lien entre la prématurité et certaines affections mentales. Pour y parvenir, ils ont analysé les données concernant la naissance de 1,3 million de Suédois nés entre 1973 et 1985 et ont recherché dans ce groupe ceux pour qui un diagnostic de maladie mentale avait été porté à l’âge adulte.
« Les personnes nées très prématurément (avant 32 semaines de grossesse) résume la journaliste, ont trois fois plus de risque d’être hospitalisées pour un trouble psychiatrique après 16 ans que celles nées à terme. Ce risque de psychose ou de de troubles bipolaires décroît avec la durée de la gestation : 6 pour 1000 enfants nés avant 32 semaines, 4 pour 1000 avant 36 semaines. L’état de santé de la maman et le niveau socio-économique ne sont pas en cause.
Pour le Dr Chiara Nosarti, l’un des auteurs de l’étude, ce risque de troubles mentaux pourrait s’expliquer par « des discrètes altérations du développement cérébral. Le système nerveux immature chez les nouveau-nés prématurés est particulièrement vulnérable au traumatisme lié aux complications de la naissance », précise-t-elle. Certes, souligne le quotidien, le risque lié à la prématurité reste heureusement faible. Mais ces travaux doivent inciter à la plus grande vigilance pour réduire au maximum les situations de prématurité. En France, 7% des enfants sont concernés, 1,5% sont de grands prématurés.