Il permettra à quelques 225 millions de femmes de maîtriser leur fertilité. Un nouveau contraceptif, le Sayana Press, sera bientôt disponible dans les 69 pays les plus pauvres de la planète (en Afrique, Europe de l’Est, Asie et Amérique Latine). Le laboratoire américain Pfizer, la Fondation Gates et la Children’s Investment Fund Foundation l’ont annoncé ce jeudi.
1 euro et une efficacité pendant 13 semaines
Le Sayana Press se présente sous forme d’injection à usage unique. Il sera vendu pour un montant d’un euro aux organismes de santé, qui pourront eux-mêmes le distribuer à un prix très réduit, ou gratuitement à la population. Le contraceptif empêche l’ovulation. Il est efficace pendant environ 13 semaines. Les effets secondaires potentiels mentionnés par Pfizer sont notamment une perte de densité osseuse.
Par ailleurs, le conditionnement du Sayana Press en dosettes non-réutilisables élimine le besoin de seringue. Il permet au personnel soignant d'injecter le contraceptif au domicile des femmes ou dans des endroits pratiques. Simple d’usage, il fera l’objet d’une formation pour que les femmes puissent se l’administrer seules par voie intramusculaire, à la manière d’une piqûre d’insuline.
Et c’est bien là toute son ingéniosité. Car un contraceptif injectable à bas prix (1,5$) existe déjà dans ces pays. Ainsi, le Depo-Provera rencontre un véritable succès auprès des femmes dans les pays pauvres. Seul problème : il nécessite que l’on se rende dans un centre spécialisé pour recevoir l’injection. Les femmes, qui vivent dans des zones rurales reculées, sont parfois obligées d’y renoncer.
L’accouchement, première cause de décès
Avec le nouveau dispositif, ce problème devrait donc être réglé. L'initiative vise à étendre à grande échelle un programme pilote qui avait été lancé dans plusieurs pays africains après le Sommet de Londres sur la planification familiale en juillet 2012. Objectif : fournir d'ici 2020 un accès à la contraception à 120 millions de femmes dans les pays pauvres – soit un investissement supplémentaire de 4,5 milliards de dollars sur 8 ans.
Selon l'association Save the Children, les décès liés à l’accouchement constituent la première cause de mortalité chez les 15-19 ans dans les pays pauvres.