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Sondage Harris Interactive

9 Français sur 10 sont favorables à l'euthanasie

Par Léa Drouelle

Une grande majorité de Français serait prête à euthanasier ses proches. C'est ce que révèle un nouveau sondage Harris Interactive dévoilé par Le Parisien.

PEPE MARIN/AP/SIPA
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Doit-on garder nos proches en vie jusqu’au bout ou doit-on les laisser partir et dans quelles conditions ? C’est la question posée par l’euthanasie et sa légalisation. Comme dans plusieurs pays, la France n'échappe pas à ce débat de société. Pourtant, la quasi-totalité des habitants de l’Hexagone y sont favorables, selon un nouveau sondage réalisé par l’Institut Harris Interactive sur près de 1 500 Français pour l’émission Zone Interdite et relayé par le quotidien Le Parisien.

32 % veulent garder leurs proches en vie
Selon l'enquête, 90 % des Français ont intégré l'idée de l'euthanasie. Mais c'est une autre question quand il s'agit de l'appliquer à leurs proches. En effet, 78 % estiment qu’ils seraient capables d’appuyer sur le bouton "stop", contre 32 % qui choisiraient de les laisser vivre jusqu’au bout. Ce chiffre concerne l’euthanasie passive (arrêt du traitement) et non l’euthanasie active (donner la mort au patient par injection d’une dose létale). Le choix de l’option « arrêt des soins » augmente avec l’âge : elle atteint les 81 % chez les plus de 50 ans.


Le dispositif exact de la loi Léonetti reste méconnu 
Par ailleurs, le sondage révèle que si 83,5 % des Français ont entendu parler de la loi Léonetti, seuls 32 % savent exactement de quoi il retourne.
Promulguée en 2005 pour encadrer la fin de vie , la loi Léonetti établit les points suivants : la décision de cesser l’administration d’un traitement, lorsque le prolonger semble relever de « l'obstination déraisonnable » doit être collégiale et ne peut être prise qu’après consultation de la « personne de confiance », de la famille, ou à défaut d’un de ses proches et des « directives anticipées » du patient (articles 1 à 9).
« Le médecin peut prendre le risque d’abréger la vie du patient en lui administrant une dose de soins palliatifs qu’il juge nécessaire à son confort, à condition d’en informer le patient, éventuellement la personne de confiance ou un proche » (article 2). Enfin, le patient doit être informé des conséquences de sa décision et son choix doit être respecté. Une « personne de confiance », désignée par le patient pour l’accompagner dans ses démarches doit être consultée (articles 2, 5, 8 et 9).
« Je pense qu’il faut trouver, à partir de la loi Leonetti, des améliorations nécessaires.  Pour ce faire, j'ai lancé en juin la préparation d'une loi qui puisse être préparée dans le cadre d'un consensus de l'ONU. Deux députés ont été mandatés: un de gauche, et un  de droite », a rappelé François Hollande lors de son intervention du jeudi 6 novembre sur Tf1. Confiée à Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) le 21 juin dernier, la mission doit se terminer début décembre.


L’affaire Vincent Lambert
Le début de l’année 2015 sera cruciale pour les proches de Vincent Lambert. Cet homme de 38 ans, devenu tétraplégique depuis son accident de la route en 2008, émeut la France depuis 2013.  Son épouse, Rachel Lambert, avait alors décidé d’appliquer le dispositif prévu par la loi Léonetti et de mettre fin au calvaire de son mari, à la demande verbale de ce dernier.
Une décision à laquelle les parents de Vincent Lambert se sont opposés à deux reprises en saisissant le tribunal administratif. Le 24 juin dernier, la plus haute juridiction administrative tranche en faveur de la procédure collégiale lancée par l'équipe médicale et de Rachel Lambert. Mais la décision est finalement suspendue par la Cour Européenne des droits de l’homme (CEDH) au dernier moment. La CEDH examinera donc le dossier et interrogera les deux partis le 7 janvier prochain. L’ultime verdict sera rendu ultérieurement.