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Des résultats inquiétants

L'air intérieur des salles de gym est pollué

Par Arnaud Aubry

Des scientifiques portugais et hollandais ont mesuré la présence de polluants - aussi bien monoxyde de carbone que poussières et produits chimiques - dans les salles de sport.

SINTESI/SIPA
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Faites du sport qu’ils disaient… Avec l’arrivée des mauvais jours, beaucoup de sportifs se rapatrient vers les salles de gym pour pouvoir continuer à s’entraîner. Mais des chercheurs viennent de mettre en évidence le fait que ces salles de fitness ne sont pas les meilleurs environnements pour faire du sport, selon une étude publiée dans la revue Building and Environment. En cause ? La pollution intérieure.

Afin d’établir ces résultats, les chercheurs ont mis en place en 2012 un programme de surveillance de 11 centre de fitness de Lisbonne. Ils ont mesuré des paramètres de confort (température et humidité) mais aussi la présence de polluants intérieurs : des particules fines de tailles inférieures à 10 micromètres (PM10) et 2,5 micromètres (PM2.5), du dioxyde de carbone (CO2) et du monoxyde de carbone (CO), le formaldéhyde (CH2O) et des composés organiques volatiles (COV). Le formaldéhyde est un gaz incolore, fortement irritant, voire suffocant qui est présent dans certains produits chimiques mais est aussi produit en petites quantités par l’organisme.

Des concentrations de polluants dépassant les limites admises

Parmi les 11 établissements, 3 salles de gym ont vu leur environnement analysé en profondeur, sur de plus longue durée et avec plus de paramètres : les poussières en suspension dans l’air ont été mesurées, « mais aussi divers produits chimiques libérés par les tapis, produits de nettoyage, meubles ou la peinture », explique Carla Ramos, un des auteurs de l'étude. Les mesures ont été pratiquées durant les pics de fréquentation, c’est-à-dire en fin d’après-midi et le soir.

Et les résultats vont faire déchanter les sportifs : de très fortes concentrations de CO2, COV et CH20 ont été mesurés, dépassant les limites généralement admises. Les niveaux de polluants étaient les plus élevés au moment où il y avait le plus de monde : les sportifs sont alors très nombreux dans un environnement renfermé, transpirant, soufflant, et remuant de la poussière.  Ces niveaux restaient élevés plusieurs heures après le pic de fréquentation, montrant un dysfonctionnement des systèmes de ventilation. En excès, ces substances – en particulier les poussières et les produits chimiques – peuvent contribuer au développement d'asthme et d'autres problèmes respiratoires, comme le souligne Le Figaro.

Cependant, le tableau dressé par les chercheurs n’est pas tout noir : les niveaux d’ozone (O3) et de monoxyde de carbone, les deux polluants les plus dangereux, n’étaient pas inquiétants.