Troubles du sommeil, fatigue, troubles digestifs. Travailler en horaires décalés implique de nombreuses conséquences sur la santé physique et psychologique. Le surpoids en fait partie. Ce risque serait dû au fait que notre organisme consomme plus d’énergie et donc brûle plus de calories, le jour plutôt que la nuit, selon une étude américaine publiée dans la revue Proceedings of The National Academy of Sciences.
Cycle dérèglé
Une équipe de chercheurs de l’université du Colorado a étudié le métabolisme de 15 adultes. L’expérience a consisté à les faire travailler en journée les deux premiers jours, puis la nuit les 3 jours suivants, sans changer leurs habitudes et l’apport calorique de leurs repas pris au cours de ces 5 jours.
A la fin de l’expérience, les chercheurs ont constaté un gain de poids chez tous les participants. Selon le Dr Wright, auteur principal de l’étude, cette prise de poids s’explique par une baisse d’énergie. « Quand ces personnes ont changé de rythme, leur apport énergétique a diminué. Et, à moins de manger moins, ce changement conduit inévitablement un gain de poids », conclut le Dr Kenneth Wright, l’auteur principal de l’étude.
Selon le Dr Wright, ce phénomène s’explique par un manque de coordination entre les activités d’une personne et le rythme de son horloge biologique. « L’homme est programmé pour être éveillé et manger quand il fait jour et pour dormir quand il fait nuit. Si ce rythme n’est pas respecté, le cycle de l’organisme se dérègle ». Il est cependant possible de se régler à nouveau en rattrapant ces heures durant les jours de congé. En revanche, les travailleurs qui alternent régulièrement les horaires de jour et de nuit sont dans l’incapacité de maintenir un cycle normal.
Pour limiter les risques, les chercheurs conseillent donc aux travailleurs concernés de pratiquer plus d’exercice physique.