65 % des Français pensent que le système de santé s'est dégradé au cours de ces dernières années. C'est ce qui ressort d'une enquête de l'Ifop réalisée pour le cabinet Jalma, et rendue publique ce mardi par Les Echos.fr. Et d'après nos compatriotes, c'est à l'hôpital que la dégradation de qualité serait la plus marquée (60 %).
Pour comprendre, les enquêteurs ont voulu connaître l'origine de ce pessimisme. Les chiffres indiquent que les délais d'attente trop longs pour obtenir un rendez-vous chez un médecin sont ressentis comme le principal facteur de cette dégradation.
Les ophtalmologues, mais pas que...
En effet, ces délais ne cessent de s'allonger depuis quelques années. Et l'étude montre que les ophtalmologistes ne sont pas les seuls concernés. Pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste de la vue, les Français doivent patienter en moyenne 111 jours. C'est sept jours de plus qu'il y a deux ans. Mais, comme le soulignent Les Echos, chez un gynécologue, il faut compter 57 jours, chez un dermatologue 50 jours, et même chez le médecin généraliste, il faut être de plus en plus patient : 6 jours d'attente au lieu de 4 il y a deux ans. Une minorité de Français (44 %) juge malgré tout facile l'accès à un spécialiste.
L'accès aux médecins hospitaliers se complique
Par ailleurs, lorsque l'Ifop a demandé aux Français pourquoi ils ont dû renoncer à des soins chez un médecin spécialiste, 64 % incriminent (en novembre 2014) les délais de rendez-vous et 46 % le coût de la consultation. 32 % accusent l'éloignement géographique de leur spécialiste. Preuve que le problème des déserts médicaux n'est toujours pas réglé.
Enfin, pour comprendre pourquoi les Français s'inquiètent de l'avenir de leurs hôpitaux, l'étude révèle fatalement que les délais d'attente pour l'obtention d'un rendez-vous chez un médecin hospitalier suivent la même pente que pour les médecins de ville. Eux-aussi s'allongent d'années en années !
Le ministère de la Santé en lutte contre les déserts médicaux
Alors, pour mettre un terme à cette évolution, le gouvernement tente de prendre des mesures pour rapprocher médecins et citoyens. En décembre 2012, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a par exemple créé son Pacte « Territoire Santé », avec notamment des contrats de praticiens de médecine générale qui offrent aux praticiens qui s'installent dans un désert médical une garantie de revenus et une protection sociale améliorée en matière de congé maternité ou maladie.
Pour l'ophtalmologie, la délégation de tâches vers d'autres professionnels de santé – les orthoptistes – s'organise doucement.