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En prévention primaire

Maladies cardiovasculaires : l’aspirine inefficace chez les seniors

Par la rédaction

Une dose quotidienne d’aspirine ne réduit pas les risques de maladies cardiovasculaires chez les seniors à risques.

E. M. Welch / Rex Featu/REX/SIPA
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Le rôle de l’aspirine est de plus en plus reconnu, que ce soit pour lutter contre les cancers digestifs, ou encore les récidives d'accident vasculaire cérébral (AVC) et d'infarctus. La question restait de savoir si l’aspirine est efficace en prévention primaire. Des chercheurs japonais viennent de montrer que ce médicament n'apporterait pas de grand bénéfice, dans une étude publiée lundi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

L’étude a étudié 14 464 personnes, âgées de 60 à 85 ans, recrutées entre 2005 et 2007 car elles étaient considérées à risque d’AVC ou de crise cardiaque à cause de leur hypertension ou de leur diabète. Aucun d’entre eux n’avaient eu d’épisodes cardiaques auparavant. Les chercheurs leur ont laissé toute latitude pour continuer à prendre leur traitement s’ils en avaient un, ou en débuter un nouveau si leur médecin le leur prescrivait.

Un risque d'hémorragie extracrânienne

5 ans après le début de l’expérience, l’étude a été arrêtée prématurément. Les résultats montrent en effet qu’il n’y a pas de différence statistiques entre la population qui avait été sélectionnée pour prendre une faible dose d'aspirine tous les jours et celle qui n'en prenait pas du tout. Au bout de 5 ans, le taux de décès pour causes cardiovasculaires, à cause d'un AVC ou d'un infarctus du myocarde n’entraînant pas directement la mort était de 2,77% chez les personnes prenant 100mg d’aspirine alors qu’il était de 2,96% sans l’aspirine, selon Yasuo Ikeda, MD, de l’Université de Waseda à Tokyo. Une différence non significative pour les chercheurs.

Par contre, l’étude montre un risque accru de 85% d'être victime d’hémorragie extracrânienne nécessitant une transfusion sanguine voire une hospitalisation. La FDA, l'agence américaine du médicament, s'était prononcée contre la prescription d'aspirine en prévention primaire, justement du fait des risques d'hémorragies qu'elle entraîne, et parce que les bénéfices n'étaient pas suffisamment établis. Cette nouvelle étude japonaise confirme donc la décision américaine.