Des soins de support pour atténuer les souffrances et améliorer le quotidien des personnes atteintes de cancer. Ce type de dispositif existe en France, mais trop peu de patients en bénéficient, ou alors, trop tardivement. C’est que révèle le 2ème baromètre réalisé par l’Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support (AFSOS) à l’occasion de la 4ème édition du congrès des Transatlantiques en Oncologie qui a lieu les 20 et 21 novembre 2014.
Pas de consultation d’annonce pour la moitié des patients
Les soins de support sont nombreux : du soutien psychologique, aux séances chez le kiné thérapeute ou le nutritionniste, en passant par les soins esthétiques. Mais le plus important de tous est la consultation d’annonce, que l’Institut National du Cancer définit comme « le temps médical nécessaire entre l'annonce de la maladie et la proposition de traitement, et le temps entre le repérage des besoins du patient et un accès à des soins de support ». Selon le baromètre de l’AFSOS, qui recense au total plus de 700 médecins et 1 500 malades, 98 % des médecins le proposent à leur patient. Or, ce même baromètre révèle un écart avec les propos des patients. En effet, 55 % disent se l’être vu proposer, et 49% seulement en ont bénéficié. Le recours au nutritionniste (41 %) et au soutien psychologique (31 %) sont les plus courants : 41 % ont bénéficié du premier et 31 % du second, tandis que 29 % ont consulté un kinésithérapeute et 25 % ont reçu des soins esthétiques.
Des soins qui arrivent trop tard
Le baromètre révèle également une prescription trop tardive de ces soins. En effet, 74 % des soins de support sont délivrés aux deux stades les plus avancés du cancer (stade métastasique et stade adjuvant). « À l’annonce de mon cancer du sein en 2000, des soins oncologiques de support m’ont été proposés. Et à ce moment là, je me suis considérée très chanceuse. Mais en dehors du kinésithérapeute ou du psychologue, les soins oncologiques de support étaient encore peu développés. J’aurais aimé que l’on me propose des soins pour m’aider à mieux supporter la fatigue ainsi que les nausées que je ressentais après mes séances de chimiothérapie », témoigne Catherine Cerisey, bloggeuse et patiente.
L’AFSOS appelle donc les cancérologues et les autres médecins à proposer systématiquement la consultation d’annonce et à proposer des soins de support dès le diagnostic de cancer établi. « Les patients doivent être accompagnés à tous les stades de leur maladie, puis lors de leur guérison. Les soins de support doivent être discutés très tôt dans la prise en charge du malade, dès la consultation d'annonce, et avec leur entourage », explique le Dr Florian Scotté, oncologue à l’hôpital Georges Pompidou - Paris et Secrétaire général de l’AFSOS. Pour remédier à cette situation, l’AFSOS appelle donc les médias, les pouvoirs publics à relayer les informations relatives à ces soins de manière à ce que le grand public aient une meilleure connaissance de ces pratiques.